C'est le même scénario dans tous les pays
du monde. Dans chaque club, dès que les bons résultats se font rares, les
dirigeants, forts de leur statut, limogent les entraîneurs. Il est vrai qu'on
n'a jamais trouvé mieux comme fusible idéal. Cette forme de réaction, aussi
traditionnelle et pérenne qu'elle soit, n'est pourtant pas la solution aux
problèmes des clubs.
En Algérie, cette valse a pris une tournure assurément
inquiétante, à tel point qu'elle a suscité la réaction de Rabah Saâdane, dans
un entretien mardi soir à la radio nationale. «Les présidents de clubs
continuent de privilégier les résultats immédiats au détriment de la stabilité
et de la formation. Avec une telle mentalité, le football algérien ne sortira
jamais de son gouffre», s'est-il insurgé, ajoutant «qu'à chaque fois qu'il y a
un mauvais résultat ou un simple faux pas, c'est toujours l'entraîneur qui est
montré du doigt, à telle enseigne qu'il s'est transformé en un fusible
permanent ». Pour rappel, depuis son retrait de l'équipe nationale, au mois de
septembre 2010, Saâdane est resté inactif, et ce, en dépit des propositions de
deux grands clubs, à savoir le MCA et l'ASO, ce dernier n'est autre que le
champion en titre. « Je ne suis pas près de prendre en mains aucun club
algérien, et ce, pour tout l'or du monde », a-t-il martelé, sachant fort bien
qu'il risque de subir le même sort que celui de ses collègues. Il est vrai que
l'infernale valse, qui a commencé très tôt dans un championnat qui n'en est
pourtant qu'à son début, est plus que préoccupante. Il ne se passe pas de jour
sans que soit annoncé ou le limogeage ou la démission d'un entraîneur, tous
championnats confondus. Ce constat confirme la profonde crise qui secoue le
football algérien. Certes, on ira jusqu'à dire que cette valse est bien «
acceptée » par certains techniciens qui parviennent à faire » jusqu'à cinq ou
six clubs en une saison, avec de juteux dédommagements financiers à la clé.
Mais il s'agit d'une minorité. Sachant que tout entraîneur
souhaite bénéficier d'une certaine stabilité pour démontrer son savoir-faire.
C'est, en filigrane, le « message » qu'a voulu transmettre Rabah Saâdane qui
est, avant tout, un formateur qui a effectué ses débuts aux côtés de Rogov et
Maouche en équipe nationale. Qu'un homme de la trempe de Saâdane s'élève contre
cette valse prouve que le mal du football est plus profond qu'on ne le croit.
Quelles seraient donc les solutions idoines ? La question reste posée…
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Posté Le : 20/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal L
Source : www.lequotidien-oran.com