Algérie

Limites



La hausse qu'enregistrent les accidents de la route, avec leurs bilans macabres, attestent visiblement les limites des textes imposés sur ce terrain. Un instant néanmoins opportun pour observer que les bons comportements ne se décrètent pas. Comme pour la régulation du marché, comme aussi le professionnalisme du foot national, les textes ne trouvent pas d'existence réelle dans la réalité. C'est que les efforts de se doter de nouvelles réglementations, théoriquement adaptées, sont trahis par un environnement qui ne favorise pas l'adhésion et le respect des textes en question. Cela confine lesdits textes dans la virtualité. Pour faire face à la croissance des accidents de la route, le ministre des Transports ne cesse d'introduire de nouveaux textes très dissuasifs, les textes visaient à contourner les mauvais comportements des conducteurs. Mieux, tous les acteurs susceptibles de «contribuer» à la mascarade sont passibles de lourdes sanctions. Il y a eu en effet la création de sections spécialisées au niveau des tribunaux en vue d'examiner, de manière rapide, les affaires portant sur les accidents de la circulation. Les moniteurs d'auto-écoles et les ingénieurs des examens, coupables d'avoir attribué des permis de conduire à des candidats qui ne les méritaient pas, n'ont pas été épargnés par cette législation dissuasive. Malheureusement, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes. La quinzaine de jours du mois de Ramadhan est venue confirmer les limites des injections apportées ces dernières années.A l'évidence, il serait maladroit de croire qu'une nouvelle réglementation puisse réhabiliter le respect de l'ordre dans un pays où les individus sont plus tentés par la transgression et la violation des lois que par leur respect. Le nombre croissant des accidents de la route traduit incontestablement plus qu'un autre fait le rapport qui existe entre l'Algérien et les textes régissant sa vie de tous les jours. Tout le monde en convient à dire que l'écrasante majorité des Algériens ne se soucie guère des lois à tel point que l'automobiliste qui fait preuve du respect du Code de la route est désigné comme un «égaré» par ceux qui viennent derrière lui. Ce schéma renseigne manifestement sur un fait troublant : ils ne sont pas nombreux les conducteurs algériens à afficher une disponibilité à se conformer AU Code de la route comme ils ne sont que très minoritaires les citoyens soucieux du respect des lois de la Cité quelles que soient leurs impacts.
Espérer donc une sécurité routière sans un comportement citoyen à tous les niveaux équivaudrait à mettre un cautère sur une jambe de bois. Les textes amendés finissent par ne changer que faiblement le comportement des gens surtout lorsque le respect des règles est relégué dans l'échelle des valeurs. Dans un tel environnement, le texte s'avérera encore «impuissant» pour résoudre une équation meurtrière.
A.Y.


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