Algérie

«Lila Gnawia» au vieux Rocher



Jeudi, l'ambiance était vraiment à  la fête dans la salle de spectacle du centre culturel, et le groupe algérois, qui faisait sa première apparition sur la scène constantinoise, ne s'est pas formalisé par un quelconque prélude, annonçant tout de go la couleur par Djamil, son lead-vocalist, qui, le temps de prendre en main son Gambri, lance à  son jeune public fourmillant et surexcité: «Lyoum Essahra Nedirouha Lila Gnawia». Traduction: «On va faire de cette soirée, une nuit gnawie.» Il n'en fallait pas plus pour déchaîner les mélomanes ayant occupé les moindres coins et recoins du centre peu avant le début du spectacle.
Cette brève euphorie passée, Djmawi Africa entonne par un rythme étonnement paisible. D'ailleurs et aux premières notes jouées, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec un morceau bien connu de l'Orchestre national de Barbès, une ode religieuse dédiée au Prophète: «Salou âla Nabina…Barkati lala Fatima», ou «Priez pour notre prophète», reprise en chœur par le public constantinois qui s'est allègrement joint à  cette prière. Par cette introduction inattendue, Djmawi cherchait-il à  bénir son concert (avoir la Baraka), ou à  chasser le mauvais œil ' Peu importe, puisque cela n'a guère déplu au public, assurément «connecté» avec son groupe. Cet appel à  la baraka achevé, Djamil donne le tempo pour une interprétation aux couleurs entremêlées, entre rythme reggae et sonorités africaines, une diversité perceptible aussi sur son look vestimentaire, avec son bonnet galette rasta reggae, marié à  une belle tunique saharienne, peut-être malienne, avec un pantalon-combat européen. Une fusion dans l'accoutrement qui résume pleinement celle du style musical du groupe. Un incroyable mélange entre les genres: africains, châbi, rock… mais avec une profonde fondation reggae et gnawi. En outre, même si la majorité des jeunes présents exhibait un look assez B.C.B.G., tous réclamaient haut et fort le morceau Zawali (en français, le pauvre). «Nous, les Algériens, on est peut-être zawalia dans les poches mais pas dans la tête », répliquera Djamil, pour enchaîner énergiquement sur ce morceau tant sollicité par le «peuple». Enfin, le groupe, généreux à  souhait, allongera son concert à  la demande de tous, interprétant, pour le plaisir des jeunes, un morceau inédit au rythme endiablé et dédié aux Harraga. Djamil expliquera que cette composition fera partie du futur opus qui ne porte pas encore de nom. Ainsi, les Djmawi africa ont offert aux Constantinois un spectacle varié, rythmé et plaisant, avec des chansons décrivant le quotidien des Algériens, alors que certaines sont imprégnées par le style religieux, influence «Diwan», très présent dans les compositions du groupe. Les jeunes mélomanes se sont en tous cas donnés à  cœur à  joie, et le centre culturel Ibn Badis à  beaucoup vibré aux énergiques et bruyants pas de danse de centaines de Constantinois et Constantinoises.    
 


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