La Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) a annoncé, hier, lors
d'un point de presse à Alger, la création d'une cellule nationale de lutte
contre la corruption. Elle sera composée de 7 membres. Sa mission consistera à
informer l'opinion sur les cas de corruption. Cette cellule se veut aussi un
intermédiaire entre citoyens et autorité. Devant l'incapacité de lutter
efficacement contre la corruption et les détournements des biens publics, la
Ligue a cru nécessaire de s'impliquer dans la lutte contre la corruption ne
serait-ce que pour sensibiliser sur un phénomène qui a pris une ampleur
dangereuse notamment dans les 10 dernières années, a estimé la Ligue.
Les conventions internationales
signées par notre pays donnent au simple citoyen le droit de défendre les
deniers publics contre les détournements. Le citoyen a le devoir, par
conséquent, de dénoncer ce genre de pratique. La justice par le biais du
parquet s'autosaisira du dossier et en enclenchera, d'une manière automatique,
une action. Cela dit, les choses ne marchent pas de la sorte et le citoyen a
souvent peur d'être lui-même poursuivi pour insuffisance de preuve et de
diffamation. Maître Bouchachi indiquera que la cellule de lutte contre la
corruption devra permettre au moins aux citoyens disposant de dossier sur des
cas de personnes enrichies «sans cause» de se manifester auprès de la Ligue qui
leur prodiguera sa protection. «Il est vrai qu'on entend parler de procès de corruption,
mais seulement quand il s'agit de petits fonctionnaires de l'Etat. Quant aux
grandes affaires de corruption dont fait état la presse, ils ne font jamais
l'objet de déclenchement d'action contre les supposés auteurs impliqués»,
soutient la LADDH. Les dispositifs de lutte contre la corruption, estime la
LADDH, «ne peuvent être efficaces sans la séparation des pouvoirs et sans une
justice indépendante».
Questionné sur le retrait de la Ligue de la Coordination nationale pour
le changement démocratique (CNCD), Mustapha Bouchachi expliquera que la Ligue
fait toujours partie de cette coordination. «Nous avons voulu sortir dans la
rue, car nous voulions (LADDH et syndicats adhérents à la CNCD) encadrer la
colère des jeunes en optant pour des marches pacifiques. Un droit reconnu à
tous les citoyens. Mais devant les difficultés d'organiser ces marches, nous
avions choisi ce repli pour mieux nous organiser», a-t-il soutenu. La Ligue a
qualifié, par ailleurs, la levée de l'état d'urgence de «formelle». Se référant
aux dernières déclarations du ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, en ce
qui concerne la création de nouveaux partis politiques, le conférencier
signalera que la levée de l'état d'urgence suppose de facto le retour à
l'application des lois de la République et à la Constitution. Pour rappel, le
ministre de l'Intérieur avait indiqué qu'il n'était pas encore à l'ordre du
jour d'agréer de nouveaux partis.
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Posté Le : 03/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com