Les «Lions du Djurdjura» ont de nouveau rugi au Caire, suscitant un
engouement populaire considérable. Les Canaris ont de la chance de pouvoir
compter sur un président de la trempe de Moh Chérif Hannachi qui, contre vents
et marées, est parvenu à mettre sur pied une équipe ayant dignement représenté
l'Algérie au Caire. Si l'on tient compte de la longue histoire de la rivalité
opposant l'Algérie à l'Egypte, du déficit en matière d'expérience des Kabyles,
de l'ambiance électrique dans un stade acquis tout à la cause des Egyptiens et
de l'importance de l'enjeu, la JSK aura réalisé une grande performance face au
ténor égyptien et son armada de vedettes. Aussi, le nul flatteur et la belle
prestation des Kabyles ont une saveur particulière et sont une réponse à ceux
qui s'acharnent à douter sur les capacités du joueur local. En effet, les
Asselah, El Orfi, Tedjar, Rial et Belkalam ont prouvé qu'ils sont des valeurs
sûres du football algérien qui peuvent rivaliser avec les autres.
Face au Ahly et ses neuf internationaux égyptiens, récents champions
d'Afrique en Angola, les joueurs de la JSK ont joué sans complexe et montré la
plénitude de leurs moyens techniques même en infériorité numérique. Ils ont
surtout fait preuve de sang-froid quand l'arbitre zambien Kaoma Wellington a
décidé de choisir son camp. Il a été dit que la JSK, grâce à sa discipline de
jeu, son courage et sa volonté, ne perdra pas au Caire. La satisfaction réside
également dans le fait que des jeunes issus du championnat national ont tenu la
dragée haute à l'intouchable Ahly. Les Canaris ont gravi des échelons. Le
superbe but de Tedjar, le sauvetage d'une claquette phénoménale de Asselah dans
la dernière minute du temps additionnel, le combat de Rial et Belkalem sont des
signes prometteurs pour les joueurs pour peu qu'on leur fasse confiance et
qu'on leur donne les moyens nécessaires pour une meilleure prise en charge à
tous les niveaux.
En somme, la JSK a réussi à éviter la défaite, étonnant plus au Caire, là
où les Verts, exagérément «couvés» et surestimés, ont laissé des plumes même si
l'enjeu est différent. C'est ce qu'on a pu tirer de cette énième confrontation
algéro-égyptienne. En tous cas, la JSK domine son groupe avec dix points et
atteint largement son objectif après avoir gagné haut la main son billet pour
les demi-finales de la Champion's League d'Afrique. Ceux qui ont douté de la
JSK à la veille du coup d'envoi de cette prestigieuse compétition devront
revoir leurs calculs, car les Kabyles aspirent à la première place du groupe B.
Ceci dit, les décideurs de notre football doivent être conscients de leur
responsabilité pour revoir leur copie et leur jugement à l'égard du joueur du
cru et ses grandes possibilités quand il est estimé à sa juste valeur.
Par cet exploit, les «Jaune et Vert» de la Kabylie ont écrit l'une des
plus belles pages de l'histoire du football algérien. Ni Aboutrika, Ni Gedo, ni
les siens n'ont résisté à la hargne, à la volonté et à l'ambition des Algériens
de la JSK, auteurs d'un match héroïque qui a plongé tout le pays dans
l'euphorie et ce, en en dépit d'un arbitrage scandaleux. Hannachi s'est dit
fier de ses joueurs qui ont fait honneur aux Algériens et ayant défendu avec
force et abnégation le football et les valeurs algériennes. Les protégés du
coach suisse Geiger et son adjoint l'Algérien Bouhella ont débarqué au Caire en
conquérants et ils sont revenus avec la qualification aux demi-finales en
démontrant avec fierté leur originalité. Ne dit-on pas que «c'est l'âme qui
fait courir une équipe» ? Mais, cette fois-ci, c'est le Ahly et ses
provocateurs qui ont couru mais vainement et c'est la JSK qui est sortie par la
grande porte avec le ticket de demi-finaliste.
Ce n'est pas le cas de l'ESS qui s'est mise dans une situation très
compliquée à la veille de son déplacement chez le leader du groupe A, l'ES
Tunis, qui a atomisé le tenant du titre, le TP Mazembe, par 3 à 0 et un doublé
d'Eneramo. A deux journées de la fin, les Sétifiens n'ont plus leur destin
entre leurs mains dans la mesure où ils sont dans l'obligation de gagner les
deux derniers matches. Si demain l'ESS venait à être éliminée, elle ne devrait
s'en prendre qu'à elle-même en raison du climat tendu entre direction, joueurs
et staff technique à un moment important, ce qui a débouché sur une défaite
préjudiciable face à l'ES Tunis à Sétif. Le bras de fer engagé entre le
président Serrar et son ex-désormais entraîneur Zekri s'est répercuté
négativement sur le rendement des joueurs qui donnèrent l'impression, pour une
raison ou une autre, de «prendre position avec leur président», comme on nous
l'a affirmé. Aussi, le recrutement effectué par les dirigeants de l'ESS ne
semble pas en conformité avec les ambitions du club qui bénéficie, il faut le
reconnaître, de nombreuses facilités des pouvoirs publics.
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Posté Le : 31/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com