« L'inamovible» Amr Moussa va finir par remettre les clés. Amr Moussa,
diplomate égyptien au long cours, a annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau
mandat, au printemps 2011. Par contre, il a laissé planer le suspens sur son
projet de candidature à la succession de Hosni Moubarek. Son mandat au
secrétariat général de la Ligue des Etats arabes, basée au Caire, expire en
mars 2011. Agé de 74 ans, Amr Moussa a annoncé publiquement qu'il ne briguerait
pas un nouveau mandat, après 10 ans d'exercice à la tête de l'organisation
panarabe et qu'il prendrait sa retraite. Amr Moussa est venu à ce poste après
une longue carrière comme chef de la diplomatie égyptienne (1991-2001).
S'il n'opère pas de revirement, à la demande des plus hautes autorités de
son pays, Amr Moussa ouvre le chemin à un candidat autre qu'égyptien.
L'Algérie, le Qatar ou un autre pays arabe pourrait alors postuler,
légitimement, à un tel poste. D'ailleurs, des sources officieuses avaient
avancés, il y a quelque mois, l'hypothèse d'une candidature de l'Algérien
Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et représentant personnel du chef de
l'Etat.
L'Algérie pourrait être intéressée comme, d'autre part, elle n'a pas
renoncé à l'idée d'une réforme de la Ligue arabe, réforme qui passerait par une
présidence tournante à la manière, par exemple, de la Commission européenne. Si
Amr Moussa, fervent défenseur du statut quo et des «acquis de l'Egypte» part,
qui va conduire les défenseurs de la ligne officielle égyptienne à la Ligue
arabe?
Comme Saad Zaghloul et Nasser
En apparence, ce n'est pas le souci prioritaire des autorités
égyptiennes. La retraite annoncée de Amr Moussa suggère plutôt, au sein de
l'opinion égyptienne, la piste d'une candidature à l'élection présidentielle,
un sujet qui mobilise davantage que la Ligue arabe.
Les journalistes égyptiens ont demandé au secrétaire général de la Ligue
arabe s'il n'allait pas s'y engager. Il s'est contenté de répondre: «ce n'est
pas encore clair». Quelques mois auparavant, il avait estimé que son pays
traversait une période d'agitation et de malaise; des propos que les autorités
n'avaient pas appréciés. Pour les observateurs en tous cas, Amr Moussa est un
candidat potentiel. On précise toutefois qu'il ne s'alignerait pas si le parti
au pouvoir entérine la candidature du fils du président, Gamal Moubarak.
L'écrivain à succès, Alaa al-Aswani déclarait récemment que «malgré les efforts
du régime de vendre l'image de Gamal Moubarak, les Egyptiens ne sont pas
convaincus qu'il a la capacité d'être président». L'auteur de «L'immeuble
Yacoubian» souligne, qu'en plus, les Egyptiens «rejettent l'idée d'une base
héréditaire» de la présidence et ils ont «le droit naturel de choisir qui les
gouverne». Alaa al-Aswani, note à l'instar de plusieurs observateurs, le vaste
soutien populaire dont jouit Mohamed El Baradeï, candidat potentiel à la
succession de Hosni Moubarak. Selon lui, cet engouement populaire ne s'est
produit que dans des cas exceptionnels tels qu'avec Saad Zaghloul ou Gamal Abdenasser.
En quête de soutien populaire
A neuf mois des élections présidentielles, l'ancien directeur de l'Agence
internationale de l'Energie atomique, M. El Baradeï, 67 ans, a, visiblement,
pris des longueurs d'avance. Cet ancien fonctionnaire de renommée
internationale n'a pas le soutien logistique ou humain qu'aurait Gamal
Moubarak, s'il est adoubé par le parti au pouvoir. Ce handicap matériel de
taille est apparemment compensé par un très large soutien populaire et
politique.
Différents courants politiques et
intellectuels, socialistes, libéraux, coptes, islamistes et nassériens et
autres font corps autour de sa candidature. Alaa al-Aswani avance même que «des
millions de citoyens égyptiens voient en El Baradeï l'incarnation des rêves de
justice et de liberté».
On pourrait ajouter que sur Facebook, ils sont 250.000 supporters d'El
Baradeï, plus que pour Obama ! Du coté du clan Moubarak, le fils cadet du
président, soutenu à bras le corps par tout l'appareil d'Etat, y croit. Le
parti au pouvoir «PND», bien que ce ne soit qu'une formalité, n'a pas encore
donné son feu vert politique officiel à sa candidature. Mais Gamal Moubarak et
ses conseillers, viennent de lancer une campagne-sondage.
Les affiches le présentant comme
«le rêve des pauvres» sont apparues ces dernières semaines, sur les murs du
Caire et d'autres villes égyptiennes, en même temps qu'était lancée une
pétition intitulée «Oui à Gamal». Sans que cela ne suscite l'enthousiasme de la
rue.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 31/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oualid Ammar
Source : www.lequotidien-oran.com