Quelle est la
situation des droits de l'homme dans notre pays ? Guère plus reluisante que
dans les pays du «monde arabe», s'est exclamé, hier, maître Mustapha Bouchachi,
président de la ligue des droits de l'homme à l'occasion du lancement de la
campagne de signature pour le respect des valeurs et principes de la
citoyenneté.
Le président de
la ligue dira que cette campagne est destinée à sensibiliser sur la
«citoyenneté, une citoyenneté active», précise-t-il.
«Si les droits du
citoyen sont le plus souvent bafoués et non respectés, le citoyen a néanmoins
une responsabilité», regrette le conférencier qui ajoute que «la démobilisation
et l'absence de militantisme du citoyen pour ses droits n'est pas pour le propulser
à la place à laquelle pourtant chaque être humain aspire». S'adressant à
l'assistance, Maître Bouchachi se posera la question si «parmi nous il y a
quelqu'un qui sait comment se vend notre pétrole, quel est le budget de telle
ou telle wilaya et combien dépense-t-elle et où va son argent ?» et de
renchérir: «Combien a-t-on dépensé pour notre équipe nationale de football au
Mondial sud-africain ?» Selon le conférencier, le citoyen est en droit d'être
au courant de la gestion de la chose publique. «La véritable citoyenneté ne
peut se concevoir sans l'association du citoyen, un citoyen initiateur,
participatif et responsable», dit-il.
Bouchachi fera ensuite remarquer que la
citoyenneté connaît une progression dans de nombreux pays jadis réputés pour être
des dictatures. Qu'ils se trouvent en Amérique latine, en Afrique ou en Asie…
Ces pays ont su se démocratiser et avancer dans le sens du respect des droits
de l'homme et de la citoyenneté… «Sauf, regrette maître Bouchachi, dans ce qui
est appelé le monde arabe», vocable plutôt péjoratif, selon lui, pour désigner
un ensemble de pays ou l'état des droits de l'homme est en stagnation.
Le bond à faire, ajoute le président de la
LADDH, est celui de militer pour la cause de la citoyenneté afin de sortir de
cette léthargie caractérisée par «un recul des libertés publiques, l'absence
d'alternance, des partis politiques inopérants, une vie associative réduite et
où ce ne sont que les organisations inféodées qui ont droit de cité». «Le
citoyen doit apprendre à connaître ses droits et se défendre», lance encore
Bouchachi. Et d'ajouter: «Nous ne sommes pas des sujets». Il regrettera
cependant que les manifestations, les luttes syndicales et autres mouvements
s'inscrivent dans un cadre purement corporatiste pour des augmentations de
salaires ou pour l'obtention de logements… «Il n'y a pas un parti ou une
association dans tout le pays capable d'organiser une manifestation pacifique
pour réclamer des droits et notamment celui de la citoyenneté et c'est là que
réside le danger», conclut-il. L'appel de la ligue à signer la pétition
intervient après les différentes rencontres et discussions initiées par «la
fondation arabe pour la démocratie» auxquelles des organisations non
gouvernementales de 13 pays arabes ont pris part à Tunis en juillet 2008 et où
l'idée de lancer «la campagne pour la citoyenneté dans les pays arabes» a
trouvé un écho favorable. A Rabat, en mars 2009, il a été procédé à
l'installation de la «coalition de la société civile pour le mouvement de
citoyenneté dans le monde arabe». Le chiffre de 1 million de signatures est
visé par cette campagne. C'est aux chefs d'Etat arabes à l'occasion de leur
sommet en 2011 que la pétition sera adressée. La pétition a été déjà signée par
Faïrouz et Marcel Khalifa notamment, indique Bouchachi.
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Posté Le : 27/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com