Ligue 1 : Beaucoup de choses à revoir

L'ESS au bout du suspense
Comme à chaque fin de saison, nous avons tenu à dresser un bilan plus ou mois approfondi sur le parcours des différentes équipes de l'élite lors de cet exercice 2011-2012 qui, de l'avis des spécialistes, a été au dessus de la moyenne et qui, malheureusement, et comme à l'accoutumée était empreint de points noirs, telles que la violence, l'instabilité des entraîneurs, le non respect de la programmation … Exception faite à une dizaine de matches qui ont tenu leurs promesses , les autres sont à mettre carrément aux oubliettes . Toujours est-il que sur le plan sportif, il faut avouer que le suspense s'est prolongé jusqu'aux dernières journées, avec la consécration de l'ES Sétif, devant la JSM Béjaïa, dauphin pour la deuxième année consécutive. Le club sétifien a succédé à l'ASO Chlef, auteur d'un parcours en deçà des attentes, et une cinquième place au classement final, même si les Chélifiens auraient pu prétendre à mieux comme en témoigne leur qualification historique à la phase de poules de la Ligue des champions . De son côté, le WA Tlemcen, a terminé la saison dans le ventre mou du classement, même si dans l'ensemble on sentait que cette équipe avait la possibilité de jouer le podium. Dans le registre dans équipes qui ont déçu, les spécialistes estiment que bon nombre de clubs, qu'on attendait voir jouer les premiers rôles, ont régressé cette saison. On citera d'ailleurs, la JSK, le MCA, l'USMH et à un degré moindre le CRB, qui a perdu la finale de Coupe d'Algérie aux dépens de l'ESS. Mais si l'équipe harrachie a soufflé le chaud et le froid, avec ses performances inattendues en dehors de ses bases et ses revers surprenants à domicile, il n'en demeure pas moins que chez la JSK et le MCA, ce sont les luttes intestines qui ont miné ces clubs, sur lesquels on comptait énormément pour relever le niveau de la compétition. D'autre part et au bas du tableau, l'AS Khroub, le NA Hussein Dey et le MC Saïda, joueront la saison prochaine en Ligue 2, à l'issue d'une saison cauchemardesque pour ces trois formations, alors que le MC Oran, le MC El Eulma , le CS Constantine et le CA Batna n'ont pu retenir les leçons du passé et se sont maintenus non sans éprouver les pires difficultés.
Violence dans les stades
Si la phase aller s'est déroulée dans un esprit plus ou moins fair-play, il n'en demeure pas moins que le cycle retour a été marqué par un grand nombre de matches à huis clos infligés par la LFP. Aucun pensionnaire de l'élite n'a échappé à cette sanction, décriée par tous, mais qui malheureusement, n'a pas pu stopper la bête immonde. Décidément, le huis clos n'a pas eu l'effet escompté . Le 26 novembre 2011, un jeune supporteur de l'USMA, Mohamed Belaïd est mortellement poignardé dans les tribunes du stade 5 juillet lors du derby algérois MCA-USMA (1-0). Les actes de vandalisme, les envahissements de terrains et les jets de projectiles sont devenus le lot presque quotidien dans nos stades. On retiendra également que le 2 avril 2012 lors des quarts de finale de Coupe d'Algérie, USMH-USMA, deux caméras de l'ENTV ont été détruites lors des incidents survenus à la mi-temps de la rencontre au stade du 5 juillet. Douze jours plus tard, le football algérien a frôlé la tragédie lors de la 25e journée du championnat. En effet, six joueurs et un dirigeant de l'USMA ont été blessés à l'arme blanche sur la pelouse du stade du 13 avril de Saïda. Le joueur le plus touché, Abdelkader Laïfaoui passera d'ailleurs plusieurs jours à l'hôpital. Les sanctions de la LNF n'ont pas été à la «hauteur des incidents produits», diront les spécialistes, puisque le MCS a seulement écopé de huit matches de suspension de terrain. Par ailleurs, un autre événement regrettable s'est produit le 2 mai 2012 au stade du 5 juillet, lorsque des supporters ont mis le feu aux tribunes, laissant au passage plusieurs sièges brûlés. Cela s'est passé lors du match USMA-MCA, comptant pour la mise à jour de la 26e journée. Cependant, la violence dans les enceintes sportives ne s'est pas limitée au football, puisque d'autres disciplines ne sont pas épargnées. Décidément, on peut dire que la démarche entreprise pour la lutte contre la violence en Algérie a complètement échoué et que les décideurs sont appelés à se pencher sérieusement sur le sujet, car cela semble se propager même chez les petites catégories ainsi que dans le championnat féminin.
L'arbitrage dans le collimateur
A l'instar des précédentes saisons, l'arbitrage est toujours aussi contesté dans nos stades. L'homme en noir est considéré comme étant l'ennemi «numéro 1» par les dirigeants et joueurs qui, malgré le risque de suspension, n'hésitent pas à contester les décisions du referee. Mais nous avons souvent tendance à culpabiliser les joueurs, alors que parfois des erreurs lourdes de conséquences sont commises par les arbitres. Cette année, les directeurs de jeu ont été souvent décriés et contestés. A titre d'exemple , lors de la rencontre entre l'USMA et la JSMB (3-4), Houasnia, pourtant qui ne manque pas d'expérience, a accordé des penalties «imaginaires aux locaux», selon les spécialistes. Des «bourdes» qui ont fait couler beaucoup d'encre sans que les instances concernées n'interviennent pour mettre un terme aux spéculations. Par ailleurs, le rajeunissement du corps arbitral est une initiative réussie cette saison, à l'image de Ghorbal et Zerrouki, deux jeunes arbitres promus à un bel avenir. A noter que l'instance dirigée par Belaid Lacarne n'a pas hésité à mettre au « frigo » deux internationaux Benouza et Haîmoudi
La valse des entraîneurs
En attendant un statut qui vise à changer cette réflexion qui, impute l'entière responsabilité à l'entraîneur en cas de mauvais résultats, la valse des entraîneurs est malheureusement en nette progression dans nos différents championnats. D'ailleurs, parmi l'élite et exception faite à l'USMH (Boualem Charef), le WAT (Abdelkader Amrani) et l'ASO (Saâdi Noureddine), les autres formations ont changé d'entraîneur au moins une fois, avec en tête, le MCO, qui détient le triste record (Hadj Mansour, Henkouche, Chérif El Ouazzani, Henkouche, Raoul Savoy), suivi du MCA (Benchikha, Bracci, Bouhellal, Bira) et du NAHD (Medjahed, Hammouche, Merezkane, Mezedjri). Au total, près d'une quarantaine d'entraîneurs ont été «utilisés» par les clubs de Ligue 1. Un bilan très lourd pour les techniciens algériens et pour notre football en particulier toujours en quête de stabilité.
565 buts inscrits en 240 matches
Les seize clubs qui ont animé ce second championnat professionnel ont inscrit cette saison 565 buts en 240 rencontres, soit une moyenne de 2,35 buts par match, dépassant le nombre de buts de la précédente saison de 51 réalisations. C'est bien sûr à domicile que ces clubs ont été les plus efficaces, avec 131 victoires et 358 buts inscrits, contre 207 réalisations à l'extérieur. Par ailleurs, le nombre de victoires enregistrées en dehors de ses bases, a atteint les 18%, soit 43 succès, tandis 66 matches nuls ont été concédés (28%). La plus grande victoire à domicile a été l''uvre du MCS (19e J), aux dépens de l'ASK (6-1), alors que le plus large succès à l'extérieur est à mettre à l'actif du MCEE et du CAB, qui ont laminé respectivement l'ASK et le MCO (1-5). A noter que la palme de meilleure attaque revient à l'ESS avec 53 buts , alors que la défense de la JSK s'est avérée la plus imperméable avec 23 bus encaissés.
Mohammed Messaoud
le «Pichichi» de la Ligue 1
Le milieu de terrain offensif de l'ASO, Mohamed Messaoud a réussi le pari de conserver sa première place au classement des buteurs à l'issue de la 30e et ultime journée de Ligue 1. Il remporte ainsi son deuxième titre de «Pichichi» de l'élite. Avec 15 buts en 27 matches disputés, l'ancien joueur du MCO et de la JSMT devance Mohamed Amine Aoudia (ESS) et Ahmed Messaâdia (CAB), qui ont tous deux inscrit 12 buts. Il succède ainsi à son ancien coéquipier à l'ASO, El Hillal Soudani (Victoria Guimarès) sacré buteur la saison écoulée avec 18 buts. Meilleur goleador de la saison 2008-2009 avec 19 réalisations, c'est pour la cinquième saison de suite que Messaoud marque au moins 10 buts en championnat. Il est d'ailleurs, l'un des joueurs le plus réguliers ces dernières années, avec 97 buts parmi l'élite. Par ailleurs, les joueurs Djamel Bouaïcha (MCEE), Lamouri Djediat (USMA) et Ahmed Gasmi (JSMB), partagent la troisième place avec 11 buts chacun.