Algérie

Lignes rouges



L'élection présidentielle d'avril 2019 est sur les rails. Les ingrédients constitutifs de cette échéance politique se mettent progressivement en place et les substrats constitutionnels également. Après donc les partis proches du pouvoir, locomotive d'une 5ème mandature de M. Bouteflika, c'est au gouvernement de se mettre en évidence en balisant, sur le plan sécuritaire, la voie à cette élection qui ne doit pas être perturbée, ni polluée par des postures ou des comportements qui viendraient, selon le gouvernement, à porter atteinte à ce processus ou menacer autant la sécurité du pays que sa stabilité. Des conditions nécessaires pour assurer à l'échéance d'avril 2019 la quiétude politique et la garantie sécuritaire attendues par les électeurs.Bien sûr, les partis politiques de l'opposition ne se sont pas encore exprimés sur ce rendez-vous électoral, si ce n'est, pour le moment, leur rejet d'un 5ème mandat du président Bouteflika. En fait, c'est le ministre de l'Intérieur Nourredine Bédoui qui a, au nom de son gouvernement, lancé un avertissement clair à tous ceux qui seraient tentés de menacer, par quelque posture que ce soit, la stabilité politique du pays, passage obligé pour cette élection présidentielle. Sinon de constituer un danger à la sécurité nationale. Le ton est ferme et la volonté affirmée de ne pas faire de concessions pour quiconque menacerait la stabilité du pays. Et le ministre de l'Intérieur l'affirme en assurant que l'Etat ‘'ne tolèrera pas que l'on porte atteinte à la stabilité et à la sécurité'' du pays, auquel cas il (l'Etat) ‘'frappera d'une main de fer''.
Le ministre de l'Intérieur qui a lancé cet avertissement, alors que les circonstances de ses déclarations ne s'y prêtent guère, car relatives à la préparation de la rentrée scolaire, est en réalité porteur d'un message clair à la classe politique, à la société civile que l'Etat ne tolèrera aucune ‘'incartade'' qui viendrait à porter atteinte à la prochaine élection présidentielle. Et il le dit sans détour, affirmant que ‘'ceux qui voudraient porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays ne trouveront que la fermeté et la rigueur des institutions de l'Etat''. Plus explicite, il lance ce terrible avertissement contre ceux qui viendraient contrarier un agenda politique déjà tracé jusqu'en avril prochain, comme il lance un avertissement à ‘'ceux qui veulent exploiter le quotidien des citoyens à chaque veille d'une élection politique, à travers des commentaires hors cadre'' et, surtout, les tester sur leur nationalisme, leur attachement à leur pays. Et là, le message du gouvernement prend les contours d'une extrême fermeté contre les forces politiques qui viendraient à franchir les lignes rouges de la sécurité du pays et sa stabilité politique.
Le gouvernement est en train de blinder la prochaine élection présidentielle, d'abord en balisant ses contours politiques et sécuritaires, ensuite en traçant ses lignes rouges, infranchissables, au risque de provoquer une réaction équivalente des institutions régaliennes de l'Etat. Le ministre de l'Intérieur n'a pas précisé sa pensée sur comment et qui ‘'l'Etat frappera d'une main de fer'', mais il est clair que ni le gouvernement, encore moins l'armée, garante de la sécurité du pays et de ses frontières, n'interviendront dans les débats politiques relatifs au prochain agenda électoral que si la sécurité et la stabilité du pays viendront à être menacées. Une sorte de rappel à l'ordre du gouvernement comme des plus hautes institutions du pays à tous les acteurs politiques pour qu'ils restent autant respectueux des règles du jeu, de la bienséance politique que des constantes nationales, à commencer par le respect dû au chef de l'Etat et à sa personne.


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