Les images douloureuses qu'évoquent la sinistre "ligne Morice", ses lignes électrifiées s'étendant de Tlencen à Bechar, et ses mines antipersonnel et collectives, restent ancrées dans la mémoire des moudjahidine qui s'en souviennent encore à la veille de la journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l'assistance à la lutte antimines.Même après le recouvrement de l'indépendance nationale, la ligne Morice a continué à semer la mort et causer de lourds handicaps aux victimes, mais grâce aux efforts des éléments de l'Armée Populaire Nationale (ANP) pour déminer les régions infestées de mines, la vie a repris ses droits tout comme l'espoir et la quiétude.
C'est dans le but d'isoler totalement les moudjahidine des maquis pour leur couper tout renfort en armes et en hommes entrainés venant de l'extérieur que furent érigés ces barrages de la mort à partir de 1957.
La ligne Morice, du nom du ministre français de la défense de l'époque, s'étendait sur toute la région frontalière Ouest du pays à partir de Marsa Ben M'hidi (Tlemcen) jusqu'à Bechar, sur de plus 750 km dont 173 km se trouvant sur le territoire actuel de la wilaya de Tlemcen.
Cette ligne électrifiée et truffée de mines antipersonnel et collectives devient alors une véritable machine à tuer ou à mutiler et un obstacle très dangereux à surmonter pour les troupes chargées de transporter du matériel militaire et autres à partir du pays voisin.
De nombreux moudjahidines ont perdu la vie en tentant de traverser cette ligne de la mort, d'autres ont survécu mais marqués à jamais de lourds handicaps physiques à l'instar du défunt moudjahid Benaissa Benamar, dont le bras droit et le pied gauche furent arrachés par une mine en 1961 alors qu'il faisait partie d'un groupe de déminage de l'Armée de libération Nationale (ALN).
Le 24 octobre 2014, une opération similaire avait permis la restitution de superficies agricoles aux fellahs des communes de Marsa Ben M'hidi, Bab El-Assa et M'sirda Fouaga.
D'énormes efforts ont été consentis par les éléments de l'ANP qui ont prouvé une compétence avérée en matière de déminage. Des moyens financiers et matériels colossaux ont été mis en œuvre pour nettoyer ces régions infestées d'engins de mort.
En dépit de toutes les difficultés, les éléments du génie militaire ont réussi à nettoyer et déminer de milliers d'hectares, réduisant le nombre de victimes de ces engins de la mort à travers la wilaya tout en augmentant la surface agricole qui permet de relancer ces zones restées depuis longtemps en marge du développement.
Pour le chercheur historien Bentrar Mohamed, le barrage de mines et d'électricité a été "la pire création du colonialisme français et doit être considéré comme un crime contre l'humanité" vu les dégâts énormes causés par les mines.
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Posté Le : 03/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz