Algérie

Lieu de villégiature et d'histoire


Lieu de villégiature et d'histoire
A la lisière du chott Echergui, cette petite localité est en été, quand les rayons de soleil irradient la région de Saïda, la destination de nombreuses familles. Située dans une région où l'élevage est la principale activité, il n'est pas rare de voir des troupeaux de moutons traverser nonchalamment la route bordée de pins. Les enfants barbotent dans de petites mares. La majorité préfère nager dans un grand lac entouré d'espaces récréatifs, sous l'?il de parents attablés à l'ombre d'immenses tamaris. L'une de ses attractions est un poisson, le Garra Ruffa, nommé « docteur ». Il suffit de plonger ses pieds dans l'eau pour qu'un banc de cette espèce qui peut atteindre 14 cm surgisse. Les poissons viennent vous grattouiller les orteils. Les vertus thérapeutiques de ce jeu, à en croire de nombreux témoignages, ne relèvent pas d'un quelconque délire. Dans certains pays étrangers comme la Turquie, il existe des structures de santé où ce poisson d'eau douce est utilisé. Les marais, qui entourent cette petite localité distante de près de 80 km de Saïda, attirent aussi les visiteurs par la variété de sa faune et de sa flore. Elle est une zone humide classée depuis février 2001 après la ratification par l'Algérie de la convention Ramsar. Elle peut être promise à un meilleur sort si des infrastructures viennent à surgir et à proposer des prestations de qualité pour les visiteurs. On y découvre notamment une espèce d'arbuste unique en Afrique du Nord, le poirier sauvage. Les oiseaux migrateurs comme l'aigrette ou l'échasse blanche, la sarcelle marbrée y trouvent un véritable paradis. C'est l'exacte réplique d'El Kala même si les lieux sont moins verdoyants aux alentours. Selon un responsable de la Direction des forêts de la wilaya de Saïda, « le dénombrement effectué ces dernières années révèle, à cause de la pluviosité, une nette augmentation des oiseaux ». A l'entrée de cette commune qui ne paie pas de mine, on peut voir une antenne de l'Institut national de la recherche forestière (INRF). Cinq chercheurs travaillent sous la direction de M. Morsli qui déplore « le manque de moyens de la station pour protéger la steppe. Nous pouvons seulement nous occuper de petites superficies pour planter de l'alfa ». L'équipe qui travaille dans la discrétion, voire l'isolement, rêve seulement d'un petit laboratoire. Pour le moment, elle se contente d'accueillir et d'orienter les étudiants nombreux à effectuer des stages d'études et à exposer quelques spécimens de plantes et des cartes réalisés dans les années 1950 sur la qualité des eaux et des sols.Reliques de BouamamaA trois kilomètres de Aïn Skhouna, sur un promontoire qui domine le chott que personne ne peut traverser pour aller rejoindre de l'autre côté la route nationale qui file vers Aïn Sefra et Bechar, s'élève la zaouia Ouled Sidi El Hadj. A quelques mètres de la koubba, le visiteur peut s'enfoncer dans trois galeries souterraines qui étaient le lieu de méditation du fondateur de ce lieu qui attire des milliers de « pèlerins » lors des traditionnelles ziaras. On y enseigne le Coran pour des élèves qui viennent parfois de wilayas lointaines comme Tipasa ou Mila. Dans la grande tradition de l'Islam soufi, s'y tiennent des séances de dhikr. La parole du cheikh qui officie se réfère davantage à la bonté et s'éloigne des sermons comminatoires. Cette zaouia, qui relève de la confrérie des Kadiria, a été fondée par un descendant de la grande tribu des Ouled Sidi Echeikh dont le barde Mohamed Belkheir a immortalisé la résistance. Des reliques appartenant au cheikh Bouamama dont des bannières et un Coran manuscrit se trouveraient aux mains des descendants du fondateur de la zaouia. L'histoire de celle-ci est intimement liée à cette époque tumultueuse marquée par l'héroïsme et les dissensions. En marge des grandes voies de circulation, au c?ur de vastes zones qu'on découvre presque par hasard, Aïn Skhouna, plongée dans la quiétude, reste à découvrir.


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