Algérie

Licenciement abusif, arrestation, matraque, refus d'agrément... La répression syndicale continue



La température sociale est assez souvent fixée par les différents syndicats qui activent sur le terrain. La mobilisation des travailleurs dépend en fait du poids et de la représentativité des formations syndicales.
Les travailleurs se sentent plus en sécurité en protestant sous le couvert d'un représentant syndical que dans le cadre d'un mouvement spontané. S'attaquer aux racines du mal est la solution toute trouvée des pouvoirs publics pour contenir la colère sociale.
La répression syndicale était au rendez-vous de la quasi-totalité des actions de protestation et a même atteint son paroxysme en 2012. Les entraves à l'exercice syndical ont pris diverses formes. Refus de délivrer l'agrément, arrestation de délégués syndicaux, voire la prison pour certains, mutation, répression des actions de protestation, notamment les rassemblements, matraquage des manifestants... Ainsi, nombreux sont les syndicalistes qui se sont vu notifier une décision de licenciement en guise de sanction à leur engagement syndical.
D'innombrables cas ont été recensés en 2012. L'exemple du président et des membres du bureau national de la Fédération nationale du secteur de la justice est édifiant. Mourad Guédia et son staff sont à ce jour licenciés 'verbalement". Leur tort ' Avoir constitué un syndicat et lancé des actions de protestation pour défendre les droits des greffiers. Saâd Bourekba, un handicapé qui occupait le poste de TS en informatique au tribunal de Sétif a été accusé d'avoir saboté le système informatique lors de la grève des greffiers. La sanction ne s'est pas fait attendre : suspension et assignation à résidence. Le jour du procès, des syndicalistes en sit-in devant le tribunal de Sétif ont été interpellés. Idem le jour du procès des 17 émeutiers de Mascara. Des syndicalistes actifs sont souvent ciblés lors de rassemblements de soutien ou autres actions. Arrêtés, ils sont poursuivis en justice.
Certains s'en sortent grâce à la mobilisation de la société civile et d'autres attendent toujours que leurs cas soient résolus, à l'image de Mourad Tchiko vice-président de la Fédération nationale des agents de la Protection civile qui attend de comparaître devant la justice depuis 2005. Selon la fédération, 'c'est suite à la demande qu'elle a adressée au ministre de l'Intérieur pour l'ouverture d'une enquête concernant les malversations des 'uvres sociales et la mutuelle de la Protection civile, avec la complicité de certains cadres malveillants" que Mourad Tchiko a été suspendu de ses fonctions à ce jour.
M B


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