Algérie

Licences d'exploitation: Les taxis reviennent à la charge



Les chauffeurs de taxis affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) sont revenus à la charge. Par le biais de leur secrétaire général, M.Kandsi, les concernés ont demandé l'aide du wali d'Oran pour satisfaire leurs revendications dont celle liée au problème des licences de taxis.

En effet, depuis l'annonce faite en 2008 pour l'attribution de 600 licences au profit de la corporation, rien n'a été fait et même les promesses de l'ancien wali à activer le processus n'ont pas donné de résultats. «Nous avons été rassurés que l'attribution de ces licences allait se faire en 2010 après que l'ex-wali nous ait promis qu'une commission représentée par la wilaya et des membres de la direction des moudjahidine a été mise en place pour assainir la situation et répondre aux besoins exprimés mais, jusqu'à ce jour, rien n'a été fait», a tenu à préciser notre interlocuteur, ajoutant que nous avons demandé une audience au wali d'Oran pour faire état de nos préoccupations.

 Face à la lenteur relevée dans la prise en charge des doléances des concernés, le porte-parole de la section taxis a décidé de tenir une assemblée générale si aucun résultat allant dans l'intérêt de la corporation n'est apporté par les instances locales. Des problèmes qui continuent à apporter leurs lots de désagréments incitant certains à mettre la clé sous le paillasson. A vrai dire, cette crise qui secoue le secteur des transports ne peut se résoudre que dans le cadre d'une concertation et d'une coordination, a expliqué M. Kandsi, qui a précisé que toutes les voies ont été empruntées pour l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des chauffeurs de taxis, mais sans aucune suite. En lançant un appel, hier, au wali d'Oran, M. Kandsi a rappelé que le déblocage de la situation quant à l'attribution des licences est une véritable bouffée d'oxygène pour les concernés et notamment pour ceux en chômage technique forcé. «La surenchère pratiquée uniquement à Oran et où la licence est cédée à 6.000 DA, voire davantage, et avec deux ans d'avance s'est traduite par la cessation d'activité pour de nombreux pères de familles», explique-t-il.

 A ce titre, notre interlocuteur souligne que des propositions ont été soumises aux services de la wilaya d'Oran pour qu'un barème soit fixé par l'administration que les chauffeurs de taxis doivent verser au Trésor. Une démarche qui sécurise à la fois l'exploitant de la licence et surtout contribuera à renflouer les caisses du trésor. Des contrats, ou agréments, liant le chauffeur de taxis à la wilaya ont été ainsi exigés pour plus de transparence et surtout pour préserver la profession de la surenchère principale cause du départ au chômage de plus de 400 exploitants de lignes. Par ailleurs, les concernés ont demandé la réactivation de la commission technique de wilaya qui normalement doit se réunir tous les trois mois pour prendre en charge les préoccupations de la corporation.

 Pour rappel, les taxis de la wilaya d'Oran, sous le couvert de l'Union des associations des commerçants et artisans de la wilaya d'Oran, au nombre de 8.300 avaient, vers la mi-janvier, menacé d'entrer en grève illimitée, si leur plate-forme de revendications qui sera déposée auprès de toutes les institutions concernées ne sera pas satisfaite dans un délai de 6 mois.

 La plate-forme en question englobe trois revendications centrales, à savoir la constitution par la direction des transports d'une commission technique qui aura pour mission d'organiser le secteur, qualifié d'anarchique, des allègements fiscaux et une révision de l'imposition et enfin la revue à la baisse de l'âge de la retraite pour passer de 65 à 60 ans, au plus. Tout en mettant l'accent sur le fait que les moyens de transport sont suffisants, le président de l'association a relevé plusieurs problèmes, à l'instar du dysfonctionnement criard dans le transport collectif urbain et la prédominance de la tendance au bénéfice des transporteurs au détriment de la notion même du service public. Ceci est perceptible notamment par la disparition de plusieurs lignes alors que d'autres sont en souffrance. En revanche, il y a, selon lui, un surplus dans d'autres dessertes qualifiées de plus «rentables». Quant au mode d'imposition consacré pour les taxis, l'intervenant avait estimé qu'il est injuste d'imposer de la même manière un prestataire de services statique et un chauffeur de taxi qui exerce souvent dans des conditions difficiles. Enfin, pour l'âge de la retraite, le représentant considère qu'au vu des spécificités de ce métier et des maladies professionnelles qu'il engendre, il est plus que nécessaire à la CASNOS d'étudier l'éventualité de la baisse de l'âge de la retraite.




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