Algérie

Libye: Valse diplomatique pour trouver une issue au conflit



Les médiateurs de l'Union africaine ont quitté hier mardi Alger au terme d'une mission de bons offices qui les a menés de Tripoli à Benghazi, puis dans la capitale algérienne. Auparavant, la mission de l'UA avait fait le point de la situation libyenne dans la capitale mauritanienne.

A Alger, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a souligné que le comité de l'Union africaine (UA) sur la Libye oeuvrait à trouver une solution à la crise complexe dans ce pays et qu'il poursuivra ses efforts dans ce sens. «Nous oeuvrons à trouver une solution à cette question complexe et nous poursuivons nos efforts pour sortir de cette crise», a-t-il déclaré. Dans la matinée de mardi, les personnalités éminentes de cette mission de l'UA ont été reçues par le président Abdelaziz Bouteflika, qui s'est également entretenu en tête-à-tête avec le président mauritanien sur la situation en Libye. Aucune autre précision sur la teneur des entretiens politiques entre le président Bouteflika et la mission de bons offices de l'UA n'a pu être obtenue auprès des membres de cette mission.

La délégation africaine est composée des présidents de la République du Congo, M. Denis Sassou Nguesso, de la République islamique de Mauritanie, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, du président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, et du ministre des Affaires étrangères de l'Ouganda, M. Henri Oryem Okello. Cette mission est mandatée par l'Union africaine pour tenter d'aboutir à une issue pacifique au conflit en Libye.

Le comité ad hoc a lancé « un appel pressant au CNT à coopérer pleinement dans l'intérêt supérieur de la Libye et à aider à la recherche et à la mise en Å“uvre de la solution politique juste et durable que le peuple libyen appelle de tous ses vÅ“ux et que la communauté internationale assure de son soutien», indique un communiqué de l'UA rendu public à Benghazi à l'issue de discussions approfondies avec le président et des membres du CNT. Ces discussions «ont fourni une occasion pour l'UA d'informer le CNT de ses efforts visant à trouver une solution rapide à la crise en Libye, sur la base de la feuille de route de l'UA, telle qu'articulée par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) lors de sa 265e réunion tenue à Addis-Abeba le 10 mars dernier ainsi que des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies», souligne la même source. Le CNT a présenté sa vision de l'avenir de la Libye et sa position sur les efforts actuels de l'UA visant à faciliter une solution rapide à la crise en Libye, a-t-on précisé.

Le comité ad hoc et le CNT «ont traité longuement de la nécessité d'un cessez-le-feu urgent, y compris le principe du retour de toutes les forces dans leurs casernes, qui devra être surveillé par un mécanisme international crédible et efficace».

Cela devra «assurer la protection effective de la population civile et créer des conditions propices à la satisfaction des aspirations légitimes du peuple libyen à la démocratie, à la liberté, à l'Etat de droit et au développement socio-économique», ajoute le communiqué. Pour autant, la condition du départ de Mouammar Kadhafi du pouvoir a bloqué les négociations pour un cessez-le-feu.

«Il n'a pas été possible à ce stade de dégager un accord sur la question essentielle de la cessation des hostilités», relève encore la mission de l'UA.

Divisions au sein de l'Alliance

Les divisions au sein de l'Alliance atlantique persistent. La France et la Grande-Bretagne ont pressé mardi les autres pays de l'Otan intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts sans parvenir à rallier tous leurs partenaires.

Les ministres français et britannique des Affaires étrangères Alain Juppé et William Hague ont tous deux fait part d'une certaine irritation sur le rôle actuellement joué par l'Alliance atlantique, avant une réunion avec leurs homologues de l'UE à Luxembourg. M. Juppé, dont le pays avait montré beaucoup de réticence à confier à l'Alliance atlantique les rênes de l'opération militaire qu'il avait engagée le 19 mars, avant d'y consentir à condition que les bombardements ne soient pas entravés, a affirmé que l'Otan ne jouait «pas suffisamment» son rôle. «L'Otan a voulu prendre la direction militaire des opérations, nous l'avons accepté. Elle doit jouer son rôle aujourd'hui, c'est-à-dire éviter que Kadhafi n'utilise là encore des armes lourdes pour bombarder les populations», a-t-il fait valoir. William Hague a plaidé à Luxembourg pour «maintenir et intensifier nos efforts au sein de l'Otan», alors que les Etats-Unis ont retiré les avions de combat qu'ils avaient engagé au début.

Bref, au sein de la coalition internationale, qui a confié la mission de faire «dégager» Kadhafi à l'OTAN, les divisions traditionnelles ont resurgi, alors que le conflit s'enlise petit à petit, même si la réunion d'aujourd'hui à Doha devrait donner d'autres contours politiques à une sortie de la crise libyenne.

Situation humanitaire

Au cours d'une conférence de presse au siège de l'ONU (New York), M. Lazzarini a souligné la nécessité d'obtenir des autorités libyennes, «à Tripoli comme à Benghazi», la mise en place d'un cessez-le-feu temporaire, tant pour permettre aux dizaines de milliers de ressortissants étrangers de quitter le pays, dont 15 000 personnes réunies le long des frontières égyptienne et tunisienne, que pour fournir l'aide requise aux Libyens qui sont dans le besoin.

«Techniquement, je ne suis pas habilité à déterminer si Misrata est une ville assiégée. En tout état de cause, la population civile, qui manque de tout et subit des attaques, des tueries et des viols depuis maintenant cinq semaines a le sentiment d'être piégée et appelle à l'aide», a par ailleurs indiqué M. Lazzarini.

Enfin, sur le terrain les combats ont faibli d'intensité, sauf à Ajdabyia où les insurgés tiennent tant bien que mal, comptant sur les frappes aériennes de l'OTAN pour renforcer leurs positions.




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