Algérie

Libye - Une eventuelle pénurie de carburant



Affluence devant les stations d'essence à Tripoli suite à des rumeurs sur une éventuelle pénurie de carburant - Une légère baisse des files de voitures qui se sont constituées dimanche soir devant les stations d'essence à Tripoli et ses banlieues a été enregistrée lundi matin, suite à des informations faisant état de pénurie de carburant.
Les stations de service avaient enregistré dimanche soir un embouteillage monstre causé par d'importantes files de voitures suite à des informations rendues publiques par des médias locaux sur des manifestants ayant encerclé la plus grande raffinerie en Libye qui produit environ 125 mille barils/jour et située à Zawiya (50 km à l'ouest de Tripoli). Les médias ajoutaient dans leurs reportages que les manifestants avaient bloqué la production dans cette raffinerie pour protester contre la négligence affichée par les autorités libyennes vis-à-vis des personnes originaires de cette ville et qui s'étaient blessées lors de la guerre qui a mis fin au régime de Kadhafi.
Il est à signaler que la ville de Zawiya fait partie des premières villes qui se sont soulevées contre l'ancien régime et a été la plus grande victime des destructions faites par les forces de Kadhafi, à cause de sa position stratégique reliant Tripoli aux frontières libyo-tunisiennes à l'extrême ouest du pays et à cause également du rôle joué par la Tunisie dans son soutien à la révolution en Libye après la chute de Ben Ali.
De nombreux Libyens ont déploré les manifestations à proximité de cette raffinerie au même moment où des affrontements ont été enregistrés dimanche entre les forces de l'ordre et des milices non contrôlées dans le quartier Al-Zawiya, au centre de Tripoli. Ces milices occupaient le siège des renseignements généraux sous l'ancien régime, signale-t-on.
Le même jour, des assaillants ont attaqué avec un cocktail Molotov un commissariat à Benghazi (la deuxième ville du pays), faisant trois blessés légers parmi les policiers et occasionnant la destruction de quatre voitures de la Police, tout en endommageant des façades de maisons et centres commerciaux environnants.
'Comment peut-on croire que des personnes puissent encercler la très stratégique raffinerie qui ravitaille l'Ouest du pays en énergie juste pour protester contre la marginalisation des blessés lors du soulèvement contre l'ancien régime car cette question est derrière nous depuis la fin de la guerre et la libération de Tripoli le 20 août 2011', a-t-il dit, ajoutant: 'tous les blessés doivent aujourd'hui être guéris, 14 mois après la fin de la guerre. Je pense plutôt que ces gens cherchent de l'argent et c'est là où se situe la faute commise par l'ancien Conseil national de transition'.
Abondant dans le même sens, l'infirmier Mohamed Amrane, qui travaille dans un hôpital de Tripoli, estime que l'Etat a dépensé, selon les estimations du ministère de la Santé, confirmées par la Primature et le Congrès national général, plusieurs milliards de dollars américains pour soigner les blessés. 'Ces sommes importantes, a-t-il ajouté, sont suffisantes pour remettre en état les hôpitaux, victimes de négligence de la part de l'ancien régime, voire même en construire d'autres et faire appel à des équipes médicales de l'étranger'.
Pour sa part, un responsable de la société libyenne du pétrole a rassuré les Libyens que sa structure va ravitailler avec d'importantes quantités les dépôts de carburants situés sur la route de l'aéroport de Tripoli et à Misrata (200 km à l'est de la capitale) et à Al-barika (650 km à l'est de Tripoli).
Cité par l'Agence libyenne d'informations, le directeur chargé de la distribution dans la société, Adnan Abdel Al-mouwali, a affirmé que: 'le carburant est disponible aux dépôts de Misrata et sur la route de l'aéroport avec des quantités susceptibles de ravitailler toute la zone ouest pendant deux mois et six jours'.
Il a cependant confirmé que les craintes sur la rupture dans le ravitaillement de carburant sont consécutives au sit-in organisé à la raffinerie de Zawiya par des blessés originaires de cette ville, ce qui a entraîné une rupture dans la distribution pour la zone ouest car le ravitaillement des stations se fait dans cette partie du pays par des camions.
Mais selon lui, la société a pris des mesures préventives au cas où le sit-in continuerait pour assurer le ravitaillement des dépôts de la zone. Il a, dans la même lancée, indiqué que des bateaux qui sont en train d'être chargés en Italie sont attendus lundi soir ou mardi et seront orientés vers le port de Misrata pour renforcer les stocks disponibles dans les dépôts.
La Libye, signale-t-on, importe plus de la moitié de ses besoins en carburants (essence, diésel et d'autres dérivées du pétrole) de l'extérieur, les raffineries libyennes n'étant pas en mesure de satisfaire la consommation locale. Cette situation avait d'ailleurs causé de préjudices énormes aux populations libyennes lorsque la communauté internationale avait imposé un embargo contre l'ancien régime pendant le soulèvement populaire, l'année dernière.
Des files longues de 5 kilomètres étaient régulièrement constituées devant les stations, obligeant les Libyens à passer des jours pour obtenir 20 litres de carburant pour leurs véhicules, alors que des dizaines de personnes avaient été tuées ou blessées à cause des bousculades devant les stations, rappelle-t-on.
Pana
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