Libye: Un nouveau gouvernement dans dix jours ?

Alors que les combats font rage près de Bani Walid, le numéro deux du Conseil national de transition (CNT), Mahmoud Jibril, a annoncé dimanche qu'un nouveau gouvernement de transition sera formé en Libye dans l'espace d'une semaine à dix jours. Jibril qui fait office de « premier ministre » du CNT, a indiqué que ce nouveau gouvernement comprendra des représentants des différentes régions libyennes. « On est encore en train de libérer la Libye et des révolutionnaires combattent encore sur les fronts », a-t-il cependant rappelé, en référence en particulier à Bani Walid (170 km au sud-est de Tripoli) et à Syrte (360 km à l'est de la capitale), où se retranchent encore des fidèles de l'ancien régime. Selon lui, le prochain gouvernement sera chargé d'appliquer les décisions du CNT, et un autre gouvernement sera formé après la libération totale de la Libye.

La formation d'un gouvernement représentatif du peuple libyen devrait accélérer le processus de reconnaissance par l'Algérie du CNT. Alger par le biais du ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci avait réitéré dimanche que la reconnaissance par l'Algérie du Conseil national de transition libyen (CNT) interviendra après la formation d'un gouvernement représentatif du peuple libyen. Le chef de la diplomatie algérienne a aussi révélé que des contacts directs ont été établis entre les responsables algériens et libyens depuis 15 jours. « Il y a des contacts au niveau des responsables algériens et libyens, lesquels contacts sont devenus directs depuis 15 jours. Nous ferons en sorte que ce dialogue se développe », a affirmé M. Medelci lors d'un point de presse animé conjointement avec son homologue malien, M. Soumeylou Boubèye Maïga, au terme de la 11e session mixte de coopération algéro-malienne. « Toutefois, j'estime que nous avons été clairs vis-à-vis de nos frères du CNT concernant la nécessité de former un gouvernement représentatif du peuple libyen avec toutes ses sensibilités. Par la suite nous le reconnaîtrons immédiatement », a ajouté M. Medelci.

Près de Bani Walid, les informations rapportées par l'AFP font état de violents combats entre les combattants du nouveau régime en Libye et les troupes restées fidèles au leader Mouammar Kadhafi dont l'un des fils, Saadi, s'est réfugié au Niger. Saadi Kadhafi se trouvait dans un convoi intercepté dimanche par l'armée dans le nord du Niger, selon l'AFP qui cite les autorités de ce pays.

Pour leur part, Kadhafi et son fils Seif al-Islam restent introuvables. Près de 48 heures après la fin de l'ultimatum fixé aux pro-Kadhafi pour déposer les armes, les forces du CNT n'ont encore lancé aucune offensive d'envergure. Au poste médical de Ouichtata, un village proche, une journaliste de l'AFP a vu trois morts. Un chirurgien dans un hôpital de campagne proche a affirmé avoir reçu 10 morts et 20 blessés. Sur le front ouest de Syrte, des centaines de combattants bien armés venus avec 200 pick-up de Misrata, plus à l'ouest, ont commencé à marcher vers cette région natale de Mouammar Kadhafi, selon un journaliste de l'AFP.

Douze membres des forces du nouveau régime libyen ont été tués hier dans une attaque d'un site pétrolier près de la ville de Ras Lanouf par des partisans de Mouammar Kadhafi, a affirmé à l'AFP un porte-parole. «Jusqu'ici, nous avons 12 morts dans les rangs des révolutionnaires» qui gardaient ce site situé à 370 km à l'ouest de la ville de Benghazi, a indiqué Mohammed Zawawi. «Un groupe à bord de cinq véhicules a tenté d'entrer dans la raffinerie mais il n'en a pas été capable», a-t-il ajouté. Les combattants du nouveau régime libyen font toujours face à des résistances de la part de troupes restées fidèles à leur leader.