Algérie

Libye, un an de la révolution face à 40 ans d'El Gueddafi


Selon l’AFP, des dizaines de Libyens ont pris part à une marche aux flambeaux dans les rues de Benghazi, qui est considérée comme le berceau du soulèvement populaire contre le régime Gueddafi.  L’an dernier à pareille date, des proches des victimes du massacre de la prison d’Abou Slim, en 1996, s’étaient rassemblés spontanément devant le quartier général de la police de Benghazi, où leur avocat avait été incarcéré. Cette manifestation avait rapidement dégénéré et lancé la révolte populaire qui allait se terminer, le 20 octobre 2011, par la mort d’El Guaddafi, tué dans des conditions équivoques à Syrte par des insurgés. La mort du dictateur libyen fut le dernier acte d’une violente insurrection armée entre les insurgés et les forces loyalistes qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts en neuf mois d’affrontements. Hier, des membres des familles et des amis des victimes du massacre d’Abou Slim ont ouvert la marche en brandissant des flambeaux aux couleurs du nouveau drapeau libyen : rouge, noir et vert. Derrière eux, des dizaines d’habitants de la ville se sont joints au cortège en scandant : «Le sang des martyrs n’a pas coulé en vain».  Mais l’envers du décor des célébrations de l’an I de la révolution du 17 Février est moins reluisant. La population libyenne a encore fort à faire pour relever l’économie du pays. Selon l’AFP, la situation économique de la Libye est toujours jugée précaire malgré la reprise de l’exploitation pétrolière, principale source de revenus du pays. Le renversement du régime d’El Gueddafi a fait plonger le produit intérieur brut (PIB) de la Libye de 60% l’an dernier ! Selon le Fonds monétaire international, la croissance devrait cependant atteindre 70% au cours de l’année en raison de la reprise des activités pétrolières.  «La situation de l’économie libyenne est la même que sous El Gueddafi, peut-être pire», souligne Ridha Hosni Bey, un des plus importants hommes d’affaires en Libye, basé à Benghazi (est), qui critique notamment les systèmes douanier et fiscal. «Le même lobby corrompu est toujours à l’œuvre et en l’absence de justice et de contrôle, difficile de mettre fin aux anciennes pratiques», dit-il. Les nouveaux dirigeants doivent aussi rétablir la sécurité et désarmer le pays pour encourager les compagnies et la main-d’œuvre étrangères à revenir en Libye, où les grands chantiers sont toujours à l’arrêt. Mais le gouvernement a été clair : pas de nouveaux contrats avant l’élection, en juin, de l’Assemblée constituante, ont répété les responsables libyens devant la frénésie des compagnies étrangères avides de brut et qui luttent déjà pour décrocher une part des juteux contrats de la reconstruction du pays.  Outre l’économie de leur pays, les Libyens devront également déterminer bientôt quel type de gouvernement et quel mécanisme de renouvellement du pouvoir ils mettront en place à la tête de leur nouvel Etat. Selon les résultats d’un sondage mené en Libye, dont l’AFP a obtenu copie, 25% des Libyens sondés ont affirmé que le pays a besoin d’un leader unique et fort au cours des cinq prochaines années pour remettre les choses en place ; seulement 23% des répondants ont choisi un gouvernement de technocrates tandis que 12% ont opté pour une démocratie à l’occidentale. Le legs des années El Gueddafi semble difficile à solder.            
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