Algérie

Libye Trois prisonniers algériens amputés d'une main



Cinquante-six ressortissants algériens qui se sont expatriés pour gagner de l'argent se trouvent actuellement dans des prisons libyennes. C'est ce que révélait, hier, maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), à la chaîne trois de la radio nationale. Maître Ksentini invité de l'émission « En toute franchise » parlera également des Algériens emprisonnés dans d'autres pays et citera en ce sens la Tunisie. Selon le président de la CNCPPDH, trois Algériens dont une femme se sont vus amputés d'une main en Libye et certains autres ont été condamnés à mort dans ce même pays. «Il est inconcevable que des Algériens expatriés pour gagner de l'argent en Libye soient considérés comme des malfaiteurs», s'indignera maître Ksentini pour souligner «je ne crois pas à la justesse de ces jugements des Algériens dans ce pays». Le président de la CNCPPDH rassurera en disant que l'Etat algérien n'abandonne pas ses ressortissants. Dans cette veine, l'invité de la chaîne trois ne manquera pas de faire remarquer que de par son histoire récente l'Algérien a été fragilisé. «La réputation de l'Algérie elle-même a été fragilisée», dira-t-il, pour mettre en avant les efforts fournis par le président de la République Abdelaziz Bouteflika pour redorer le blason du pays. «Les préjugés sont difficiles à combattre», devait-il toutefois préciser. Rappelons que le ministre de la Justice, M. Tayeb Belaïz, avait, dans une déclaration à la presse en marge de la visite d'inspection des travaux d'aménagement de la résidence des magistrats à Ben Aknoun, le 23 janvier dernier, affirmé qu'il n'existait aucune convention entre l'Algérie et la Libye qui permette le rapatriement d'Algériens détenus dans les prisons libyennes pour purger dans le territoire national leur peine prononcée par la justice libyenne Interrogé sur l'affaire Messili qui vient ces derniers temps de rebondir en France, maître Ksentini dira d'abord que c'est une affaire qui remonte à longtemps pour ajouter «il a été assassiné, il est tout à fait normal que ses assassins soient poursuivis par la justice». L'invité de l'émission insistera à dire que sur le plan intellectuel et intrinsèque, il faut que le crime de cet Algérien soit puni. Toutefois, il n'exclut pas une instrumentalisation de l'affaire Messili par la France au moment où les relations entre l'Algérie et l'Hexagone restent passionnées. Abordant le sujet très controversé de l'enquête demandée par Ban Ki-moon sur les derniers attentats du 11 décembre à Alger, maître Ksentini dira que cette enquête l'a fait réagir fortement. Parce que, dira-t-il, elle fait ressurgir «le qui tue qui» en suggérant que c'est des agents de l'Etat et les services de sécurité qui ont organisé les attentats du 11 décembre. «C'est une injure faite à l'Algérie et aux victimes des attentats», s'insurgera-t-il pour souligner que rien ne justifie cette enquête si ce n'est l'objectif d'humilier les Algériens. «C'est une attitude génocidaire», dira maître Ksentini quand il a été interrogé sur la situation actuelle que vit le peuple palestinien. «C'est un génocide, il faut appeler les choses par leur nom», dira-t-il encore pour relever le mutisme des pays arabes devant cette tragédie imposée au peuple palestinien. Il parlera également du mutisme de la communauté internationale pour affirmer que «ce sont les sionistes qui gouvernent le monde». Et d'ajouter qu'Israël est devenu un état terroriste qui impose sa loi à la planète. Sur cette lancée, il parlera également de la question du Sahara Occidental pour relever le silence total et la complicité des grandes nations. Pour revenir à la situation des droits de l'homme en Algérie, maître Ksentini dira qu'il est présomptueux de dire que les droits de l'homme vont bien. Mais ils vont mieux, devait-il ajouter avec l'argumentaire qui s'articule autour de la réforme de la justice, de la réconciliation nationale qui de son avis est une entreprise qui n'avait pas de précédent, qui a été menée à bien et qui a atteint ses objectifs. Non sans relativiser ce point de vue en disant que les objectifs n'ont pas été totalement atteints mais le principal a été réalisé, dira-t-il en faisant référence au retour de la paix en Algérie. Maître Ksentini opposera un démenti quand il abordera la question des droits sociaux en soulignant qu'il n'avait jamais parlé d'explosion sociale mais de tension. Une tension qui est palpable selon lui à travers la mal-vie du citoyen. Le gouvernement s'est attaqué aux problèmes qui se posent au citoyen, mais les efforts fournis n'ont pas encore abouti, déclarait maître Ksentini. «En qualité de sentinelle, nous avons constaté des choses alarmantes et nous avons alerté qui de droit», dira-t-il. Pour signifier que des solutions existent et qu'il y a des hommes et des femmes capables d'apporter ces solutions. Parlant de la détention préventive, il dira qu'elle pose toujours problème en relevant que des abus dans le recours à la détention préventive existent toujours mais ils sont moindres. «La détention préventive doit demeurer une mesure exceptionnelle», selon maître Ksentini. Les choses progressent de l'avis du président de la CNCPPDH. N'empêche le nombre de détenus est excessif selon ce même avis. Interrogé sur la question de la torture en Algérie, l'invité de l'émission opposera un net démenti en soulignant qu'il n'y a absolument pas de lieux de torture ou de détention secrets. «La torture a complètement disparu de notre pays», insistera-t-il à dire.


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