Libye : Que cache l'énigme de Djerba '

Quel crédit accordé aux déclarations triomphalistes des insurgés lancés sur les traces de l'Otan à  la conquête de Tripoli ' Le rêve longtemps caressé du siège final qui dépend exclusivement des performances de la machine à  tuer de la coalition à  courts d'arguments refait surface. La percée à  l'Ouest, conclue par le contrôle des villes stratégiques de Zaouïa, Gharyane et Sorman aux portes de Tripoli, et la prise de Brega, à  l'est, conviennent assurément aux plans de batailles des faiseurs de scénarios, lassés par les parties interminables et improductives de yo-yo qualifiant la marche à  reculons des insurgés. Le refrain de la chute imminente de Kadhafi, entonné par le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carneye, et singulièrement reformulé par la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, le 9  juin, lors d'une réunion du groupe de contact sur la Libye à  Abou Dhabi et le 13 juillet en recevant son homologue russe Sergueï Lavrov à  Washington, ne fait plus recette. Après 6 mois de bombardements intensifs et en dépit des sanctions internationales, le régime de Kadhafi tient bon. Le risque d'enlisement est donc réel. Il est sérieusement appréhendé par la coalition qui aborde la fin légale de sa mission dans les conditions de délitement, de crise financière aigue et d'un retournement de tendance des opinions nationales désabusées. Dans cette sale guerre interminable, quel sera le message des parlementaires des pays engagés dans la coalition ' D'autant que les prémices d'une solution négociée pointent à  l'horizon. A Djerba, l'espoir d'un règlement de la crise, conforté par la présence de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'Onu, le Jordanien Abdel Ilah Khatib, ne laisse pas indifférent. «Nous avons parlé de la situation sur le terrain en Libye et des efforts de la communauté internationale. La situation est très difficile, nous voulons qu'il y ait le moins de dégâts possibles et que le changement soit au profit du peuple libyen», a déclaré Khatib, à  l'issue de la rencontre avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mouldi Kéfi. Le huis clos, ponctué par une cascade de démentis de Benghazi, de Tripoli et de l'Onu, a ceci de particulier : qu'il engage, outre les parties au conflit (deux représentants du régime de Kadhafi et deux du CNT), de nombreux acteurs importants intéressés et/ ou concernés par les retombées de la crise libyenne, à  l'image des émissaires vénézueliens, des qataris et des sud africains. Enigmatique '