Algérie

Libye : Poursuite des négociations pour la reddition de Bani Walid



«Nous négocions par l’intermédiaire des responsables de tribus qui essayent de les convaincre (...) Il y a des groupes armés (loyaux à Mouammar El Gueddafi). Nous voulons qu’ils rendent les armes et se rendent aux autorités et nous les protégerons», a déclaré à l’AFP Abdallah Kenchil. «Nous attendons une réponse», a-t-il ajouté. «Nous ne leur ferons rien, nous voulons seulement les juger et ils auront un procès juste», a poursuivi le même responsable après s’être entretenu avec une délégation venue de Bani Walid. Il a estimé qu’il y a encore entre 30 et 50 fidèles au colonel El Gueddafi à Bani Walid «très bien armés, avec des mitrailleuses, des lance-roquettes, des snipers».Les négociations, par l’intermédiaire des tribus, pour leur reddition, durent depuis plusieurs jours. «Au début ils ont dit non. Maintenant, nous essayons de les persuader, nous assurons que nous les protègerons contre tout acte de revanche. Nous attendons une réponse», a-t-il affirmé, espérant qu’elle arriverait d’ici la fin de l’après-midi. Alors que le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a répété samedi que tous les partisans de Mouammar El Gueddafi ont jusqu’au 10 septembre pour déposer les armes, des responsables locaux ont indiqué que l’ultimatum pour Bani Walid a expiré hier à 8h GMT. Un commandant pro-CNT, Mohamed Al Fassi, a assuré que les négociations étaient arrêtées. «Ces gens-là ne sont pas sérieux. Ils nous ont fait deux promesses de reddition qu’ils n’ont pas respectées», a-t-il relevé. Mais les négociateurs espèrent pouvoir entrer rapidement et sans combat dans cette ville fief des Warfalla, tribu fidèle à Mouammar El Gueddafi, l’une des plus puissantes du pays, où l’un de ses fils Saadi se trouverait, selon le commandant Abdelrazek Naduri, un des responsables du conseil militaire de Tarhouna, ville située à environ 80 km au nord de Bani Walid. «Nous ne voulons pas nous battre, nous voulons entrer pacifiquement», a assuré une source proche des négociations Abusif Ghnyah. «Le message (aux habitants de Bani Walid), c’est que nous insistons sur le fait que nous ne voulons pas nous battre, nous voulons leur apporter des vivres et de l’eau», a déclaré Abusif Ghnyah. El Gueddafi doit être jugé  en Libye Par ailleurs, le représentant en Grande-Bretagne du CNT, Guma Al Gamaty, a déclaré hier que le colonel El Gueddafi doit être jugé en Libye pour les crimes commis pendant ses 42 ans de régime. «El Gueddafi est responsable d’une série effroyable de crimes ces 42 dernières années, pour lesquels il devrait être tenu responsable, et cela ne peut se faire que lors d’un procès en bonne et due forme en Libye», a indiqué le représentant du CNT à Londres dans une émission de la télévision BBC. Il a observé que le mandat d’arrêt lancé par la Cour pénale internationale porte seulement «sur les crimes commis depuis les six derniers mois» et a souligné que l’ancien leader devait répondre des faits commis depuis son arrivée au pouvoir en 1969. Interrogé sur une éventuelle exécution de l’ancien leader, le même responsable a estimé que la décision reviendra à la justice le moment venu. «Mais je peux vous assurer que le jugement sera équitable et juste et conforme à tous les standards internationaux.» Selon lui, «des observateurs des associations des droits de l’homme et d’autres organisations respectables et des Nations unies seront autorisées à contrôler les choses, et ce sera un procès équitable, quelque chose qu’El Gueddafi lui-même n’a jamais offert aux Libyens qui l’ont critiqué pendant ces 42 dernières années». Il a jugé qu’il «était trop tard» pour une quelconque porte de sortie si El Gueddafi venait à se rendre. «C’est définitivement trop tard pour cela. Le CNT l’avait proposé il y a des mois, 3, 4 mois, et il n’a jamais répondu.» Et «il est devenu très difficile pour El Gueddafi et ses fils de trouver un refuge sûr ou un pays qui voudra les accueillir», a-t-il observé. «Des pays voisins comme l’Algérie, le Tchad, le Niger ont clairement fait savoir qu’ils n’autoriseraient pas l’entrée d’El Gueddafi, de ses fils ou de ses proches collaborateurs, et s’ils le faisaient, ils les livreraient probablement par la suite.» De son côté, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a appelé hier la communauté internationale et le nouveau régime libyen à ne pas détruire toute la structure de l’appareil d’Etat afin de ne pas commettre la même «grosse erreur» qu’en Irak. «Si quelqu’un a travaillé pour le régime, mais n’a pas de sang sur les mains, pourquoi détruire toute la structure, tout l’appareil de la Libye comme nous l’avons fait en Irak, commettant une grosse erreur ' Nous ne devons pas multiplier, nous ne devons pas doubler cette erreur», a déclaré le ministre. En Irak, la «débaassification» voulue par l’administrateur américain, Paul Bremer, après la chute de Saddam Hussein et la dissolution de l’armée avaient mis à la rue des centaines de milliers d’Irakiens, alimentant les rangs de l’insurrection sunnite.
Le chef de la diplomatie italienne a réaffirmé sa confiance dans les «vrais leaders de la Libye», Moustapha Abdeljalil, président de la nouvelle autorité libyenne, et Mahmoud Jibril, président du bureau exécutif du CNT, soulignant qu’ils n’étaient «pas si liés» à l’ancien régime, «car ils ont quitté depuis longtemps (Mouammar) El Gueddafi». Selon M. Frattini, qui s’est exprimé en marge du forum Ambrosetti, qui réunit des personnalités du monde politique et économique à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme (nord), la communauté internationale doit en revanche aider les autorités de transition à empêcher l’infiltration d’«extrémistes». «Le point très important est l’effort pour éradiquer toute tentation d’infiltration d’organisations extrémistes dans la structure du gouvernement de la future Libye».   
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)