Algérie

Libye polémique autour des frappes de la coalition : «La coalition va plus loin qu'une simple zone d'exclusion»



Libye polémique autour des frappes de la coalition : «La coalition va plus loin qu'une simple zone d'exclusion»
Le monde assiste-t-il à un copier-coller de la campagne de diabolisation de Saddam Hussein, les armes de destruction massive en moins ' Amr Moussa qui veut convoquer une réunion d'urgence de la Ligue arabe   pour discuter sur la situation dans le monde arabe, en particulier sur la Libye, a beau dire ce que «nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils» avant de se raviser sous prétexte que ses propos ont  été «mal interprétés», la Russie, la Chine, l'Inde et l'Allemagne ont beau critiquer les raids aériens qui ont ciblé des sites civils à  Tripoli, Benghazi et Zouara, la coalition (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada et Italie en attendant l'entrée des troupes de la Belgique et l'Espagne) poursuit son offensive. Objectif de cette «Aube de l'odyssée» qui s'assombrit peu à  peu avec tous ses couacs : mettre hors état de nuire le commandement et les lignes de ravitaillement  de l'armée libyenne dont les défenses aériennes ont été «fortement endommagées» pendant la première phase des bombardements.Les ministères de la Défense français et américain ont beau, eux aussi, affirmer qu'ils ont pour devoir d'«appliquer la  résolution 1973» qui, «ni de près ni de loin»,  n'envisage l'élimination du leader libyen, la réalité est tout autre. Kadhafi doit partir,  affirme Hillary Clinton au moment où de hauts responsables américains disent le contraire.  Les coalisés qui ont instauré la zone d'exclusion aérienne ont, dans la nuit de dimanche à  lundi, bombardé le cœur de Tripoli, dont un bâtiment à  l'intérieur du complexe résidentiel de Kadhafi, avant de  couper les lignes de ravitaillement des forces libyennes «pour limiter la capacité d'action» de ces dernières.Le cessez-le-feu annoncé par le gouvernement libyen en réponse à  un appel de l'Union africaine à  «la cessation immédiate des hostilités» a été ignoré. «Un mensonge », selon Washington qui fait un copier-coller de la campagne de diabolisation de Saddam Hussein, les armes de destruction massive en moins. Le monde doit parler d'une seule voix sur la Libye, dit Ban Ki-moon présentant la guerre en Libye et les révoltes en Egypte et en Tunisie comme un avertissement par les régimes autoritaires arabes qui continuent à  donner l'ordre de tirer sur des manifestants». «La communauté internationale a la responsabilité d'aider ces gens, pour que les dirigeants puissent entendre de manière claire et sincère la voix des peuples, leurs aspirations», affirme-t-il  ajoutant : «J'ai parlé à  tous les dirigeants de la région, tous sans exception, tous les jours, les pressant de prendre des mesures pour des réformes audacieuses qui respecteront la volonté de leurs peuples et assureront la liberté de parole».En visite au siège de la Ligue arabe au Caire, il  a reconnu que les «mesures  fortes et décisives» de la résolution n'ont été rendues possibles que grâce au soutien de la Ligue. Sur la place Tahrir, symbole de la  contestation égyptienne, le patron de l'ONU a dû son salut à  la proximité du siège de la Ligue : encerclé par une cinquantaine de partisans de Kadhafi, il a été contraint de prendre la fuite avec l'aide de la  police et des soldats. Ban semble ignorer le malentendu créé par l'article 4 de la résolution 1973 qui autorise la coalition à  faire usage de «tout moyen nécessaire pour protéger les populations». Selon le général Jean-Vincent Brisset, chercheur à  l'Institut de relations internationales et stratégiques, «le mandat onusien n'est pas clair, mais une chose est sûre, la résolution va beaucoup plus loin qu'une simple zone d'exclusion aérienne».Même l'Union européenne qui se dit prête à  envoyer une mission militaire à  but humanitaire avec des moyens militaires si  l'ONU le demande, ne parvient pas à  dissimuler sa division. Certains y voient une aventure motivée par les intérêts pétroliers, d'autres un désir de déloger Kadhafi pour se refaire dans leur opinion publique. Dans les rues arabes, africaines et même occidentales où on se souvient de l'intervention US en Irak en mars 2003, on commence à  s'interroger sur le silence de Paris, Londres et Washington sur l'intervention de troupes saoudiennes et émiraties au Bahreïn pour soutenir un régime contesté par la majorité de sa population.


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