Libye : Plusieurs morts dans des affrontements à Benghazi

Rien ne va plus en Libye, après le déclenchement, mardi dernier, des manifestations populaires, dans la deuxième grande ville du pays, Benghazi. Jeudi, les forces de sécurité ont tué au moins 24 manifestants et blessé des dizaines d'autres en tirant pour disperser des  protestations «pacifiques» contre le régime en Libye selon  l'organisation Human Rights Watch,  (HRW) citant des témoins. Quatorze, selon un bilan fourni à Â  l'AFP par une source médicale localeDes centaines de manifestants ont défilé à  Al-Baïda, Benghazi, Zenten, Derna et Ajdabiya. «Selon de nombreux témoins, les forces de sécurité libyennes ont tiré et tué les manifestants pour disperser les protestations»,  écrit HRW. Les pires violences ont eu lieu à  Al-Baïda (est). Jeudi en début d'après-midi, le personnel de l'hôpital a réclamé du matériel supplémentaire, se disant dépassé par l'afflux de 70 manifestants blessés, dont la moitié dans un état critique à  cause de blessures par balles et «les forces de sécurité épaulés par des hommes armés en civil  ont tiré à  balles réelles sur les protestataires», ajoute l'ONG.  En sus de cette répression, les comités révolutionnaires, pilier du régime, se sont mis de la partie. Ils menacent  les manifestants qualifiés d'«aventuriers» d'une riposte «violente et foudroyante». «Toute tentative de toucher aux lignes rouges serait un «suicide», préviennent les «comités» sur le site Internet de leur journal Azzahf Al-Akhdar (la  marche verte). «Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya (pouvoir des masses), la révolution et le leader (Mouammar Kadhafi) constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser ou de s'y approcher risque le suicide et joue avec le feu».Par ailleurs, en raison du chaos qui règne dans les villes touchées par les mouvements de protestations, de nombreux prisonniers se sont évadés  hier après une mutinerie d'une prison, Al-Kuifiya à  Benghazi. «Il y a eu une mutinerie à  la prison et un grand nombre de prisonniers se sont échappés», a déclaré le chef de la rédaction de Quryna, Ramadhan Briki.  Selon lui, les détenus ont incendié par la suite le bureau du procureur  général, une banque et un poste de police dans la ville. La situation critique que vit aujourd'hui la Libye n'est pas restée sans conséquences sur la scène internationale. Alors que se multiplient les appels, américains notamment, au respect du droit des Libyens aux manifestations pacifiques, le gouvernement a annoncé le report du sommet annuel arabe, dont elle assure aujourd'hui la présidence tournante, prévu fin mars à  Baghdad, mais l'Irak a aussitôt démenti affirmant que l'ajournement d'une telle réunion ne pouvait relever d'une  «décision individuelle».Principale concernée, la Ligue arabe a démenti avoir reçu une proposition de report du 23e sommet arabe prévu fin mars à  Baghdad. La Ligue arabe n'a reçu d'aucun pays arabe une proposition officielle de report de la date du 23e sommet arabe prévu fin mars, a déclaré un responsable de la Ligue arabe à  l'APS.