Algérie

Libye: «Partie terminée pour Kadhafi», selon l'OTAN



. Le conflit libyen s'enlise et apparemment, aucune solution n'est envisagée dans l'immédiat pour sa résolution, alors que les combats s'intensifiaient à Misrata.

Et, si l'OTAN commence à  douter de l'option militaire pour faire «tomber» Kahdafi pour qui «la partie est terminée», selon le SG de l'OTAN, la Norvège, par contre, a donné comme date butoir de sa participation militaire à la force de la coalition internationale la fin juin, si aucun règlement de la crise n'est trouvé. Oslo, qui participe avec six chasseurs F-16 aux opérations de l'Otan au-dessus de la Libye, réduira le niveau de sa contribution militaire si l'intervention doit se poursuivre au-delà du 24 juin, a annoncé hier lundi, la ministre de la Défense, Grete Faremo. «La Norvège a beaucoup contribué à la phase initiale de l'opération», a déclaré Mme Faremo dans une intervention devant le Parlement, dont la retranscription a été mise en ligne sur le site de son ministère. «Si l'Otan poursuivait l'opération au-delà du 24 juin, une éventuelle contribution de la Norvège serait moindre et d'une autre nature que celle d'aujourd'hui», a-t-elle dit, en soulignant que son pays continuerait de soutenir la mise en oeuvre de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l'ONU.

 Une réduction du format de la contribution norvégienne serait due à des problèmes de ressources militaires pour le pays scandinave et au besoin sans doute moindre à l'avenir d'avions d'attaque au sol en Libye, selon Mme Faremo.

 La Norvège a été l'un des premiers pays à se joindre aux opérations militaires déclenchées en Libye et devant durer trois mois dans un premier temps. «C'est l'évolution (de la situation) en Libye qui déterminera en premier lieu, la durée des opérations militaires. C'est aussi à la lumière (de cette évolution) que la Norvège réfléchira à la poursuite de sa participation», a indiqué le chef de la diplomatie, Jonas Gahr Stoere. «Même si les troupes de Mouammar Kadhafi sont sensiblement affaiblies, il semble qu'aucune des parties n'ait les moyens de remporter immédiatement une victoire militaire», a-t-il ajouté, au cours de la même séance d'information au Parlement.

 L'analyse de la Norvège sur la situation de blocage en Libye où le conflit tourne à la guerre civile, est par ailleurs la même que celle du secrétaire général de l'OTAN. Anders Fogh Rasmussen a souligné que la solution à la crise libyenne ne pouvait pas être militaire. «Nous avons besoin d'une solution politique» pour sortir de l'impasse, a-t-il insisté. Faisant part de son optimisme sur l'évolution de la situation, il a pourtant affirmé que » la partie est terminée pour Kadhafi. Il devrait réaliser rapidement et non plus tard, qu'il n'y a pas d'avenir pour lui ou pour son régime», a t-il déclaré à la chaîne américaine CNN. «Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé», a-t-il assuré.

 Par ailleurs, les combats restent très violents à Misrata, toujours assiégée depuis plus de deux mois. D'intenses combats se sont déroulés dimanche sur trois fronts: Shintan à l'est, l'académie militaire et la route de l'aéroport au sud et Bourgueya à l'ouest. Les insurgés ont déclaré avoir renforcé leur contrôle à Bourgueya et concentrer leurs efforts dans le secteur de l'aéroport. «Nous préparons le terrain pour avancer et conquérir l'aéroport, cela peut arriver à tout moment», explique Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations, qui a appelé l'OTAN à bombarder des dépôts de munitions de l'armée libyenne, à 5 km au sud de l'aéroport. Après une semaine d'accalmie, la ville a été, de nouveau, la cible de bombardements intenses aux obus de mortier et de roquettes Grad. A Benghazi, fief de l'opposition dans l'Est, un porte-parole des insurgés, Saddoun al-Misrati, a déclaré dimanche que les stocks actuels en eau et en nourriture permettraient à Misrata, dont les accès terrestres sont coupés et le port régulièrement bombardé, de tenir «un mois encore à peu près». Il a précisé que des sources médicales à Misrata, avaient établi le bilan des combats et des bombardements à 828 morts, depuis février jusqu'à la semaine dernière, mais que plus de 200 personnes disparues étaient aussi probablement mortes. Il a rappelé que les armes légères des insurgés à Misrata, face aux chars et à l'artillerie utilisés par les pro-Kadhafi étaient insuffisantes. «Nous voulons des armes qui changent la donne, quelque chose pour modifier l'équilibre», a-t-il insisté. L'Italie avait annoncé samedi son intention d'aider les insurgés en leur fournissant des armes, alors que la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, prennent déjà part directement au conflit en envoyant des «spécialistes» de la guerrilla sur place, épauler les insurgés.

 Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d'un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février dernier.

 Dans le sud-ouest, 50.000 Libyens sont passés, ces dernières semaines, en Tunisie par le poste-frontière de Dehiba, tenu par les rebelles. Ces réfugiés ont été accueillis en grande majorité par des familles tunisiennes, et pour quelques milliers dans des camps.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)