Sergueï Lavrov : «Ce qui se déroule, consciemment ou inconsciemment, dérape vers une opération terrestre qui serait déplorable». L'Alliance Atlantique qui mène une opération terrestre en Libye depuis l'envoi des conseillers militaires pour «encadrer» les rebelles, a franchi hier un autre palier dans ses violations de la résolution 1973 du Conseil de sécurité qui autorise «toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils» et exclut «toute force étrangère d'occupation sous quelque forme que ce soit dans n'importe quelle partie du territoire libyen».Elle envoie, pour la première fois depuis le début du conflit (10.000 et 15.000 morts et 890.000 réfugiés, selon l'ONU) des hélicoptères français et britanniques, pour mener des frappes au sol contre les équipements et des installations de l'armée et pousser les loyalistes à Kadhafi dans leurs derniers retranchements. «Ce recours à des hélicoptères permet à l'Alliance de disposer d'une flexibilité supplémentaire. Il donne une capacité supplémentaire pour cibler des objectifs plus difficiles à détecter depuis les avions qui procèdent, à haute altitude, aux frappes contre les forces du colonel Kadhafi.» expliquent Londres et Paris qui parlent d'une «deuxième phase» des frappes et d'un «développement logique» de leur action militaire pour «augmenter la pression» sur Tripoli.«Nous considérons que ce qui se déroule, consciemment ou inconsciemment, dérape vers une opération terrestre qui serait déplorable» prévient Sergueï Lavrov le ministre russe des Affaires étrangères, estimant que «les événements en Libye prennent un tour indésirable» à quelques heures de l'arrivée à Benghazi de Mikhaïl Marguelov, l'envoyé spécial du président russe, Dmitri Medvedev. pour «rencontrer» demain les leaders du Conseil national de transition avant de se rendre à Tripoli pour demander à Kadhafi, qui reste accroché à la médiation de l'Union africaine, d'appliquer la résolution du Conseil de sécurité qui prévoit l'arrêt de tout recours à la force contre des civils et d'annoncer la date de son départ.Curieusement, le médiateur russe a été précédé à Benghazi par le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Pour préparer la prochaine réunion du groupe de contact sur la Libye à Abou Dhabi peut-être, mais aussi et surtout pour rassurer le CNT promu depuis peu comme le représentant légitime du peuple libyen.
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Posté Le : 04/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Boukrine.
Source : www.horizons.com