L'offensive des rebelles libyens pour se rapprocher de Tripoli semble
marquer le pas et le plus haut gradé américain a estimé que l'Otan était
actuellement dans une «impasse» en Libye, même s'il dit rester optimiste sur le
«long terme». Les forces de l'Alliance atlantique ont multiplié les raids sur
la capitale ces derniers jours, s'efforçant notamment de frapper la résidence
du colonel Kadhafi, ainsi que les «centres de commandement militaires» de son
armée. Mais cinq mois après le début de la révolution, le leader libyen semble
toujours indéboulonnable et les deux camps figés dans un inconfortable statu
quo. Ce qu'a admis à demi-mot lundi le chef d'état-major interarmées américain,
l'amiral Michael Mullen, lors de sa toute dernière
conférence de presse avant son départ à la retraite. «Nous sommes, de manière
générale, dans une impasse», a-t-il reconnu. Pourtant, les raids de l'Otan «ont
considérablement amoindri» les forces du colonel Kadhafi et ont constitué «une
pression supplémentaire» sur l'armée loyaliste, a-t-il relevé. «A long terme, je
pense que c'est une stratégie qui fonctionnera (et permettra) de chasser
Kadhafi du pouvoir», a-t-il affirmé.
Le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustafa Abdeljalil, avait estimé, dans une interview accordée
dimanche au Wall Street
Journal, que «la guerre s'achèvera par l'une de ces trois façons : Kadhafi se
rendra, il fuira la Libye
ou il sera tué ou capturé par l'un de ses gardes du corps ou par les forces
rebelles». Mais selon les analystes militaires, les insurgés, en dépit de
l'appui de l'Otan, n'ont pas réellement les moyens de conquérir Tripoli et
comptent plus que jamais sur une révolte de palais parmi les proches de Kadhafi.
Sur le terrain, les combats continuent néanmoins, a constaté un
journaliste de l'AFP conduit lundi par les autorités dans la ville de Zliten, à 150
km à l'est de Tripoli. Des combats à l'arme lourde
résonnaient et des colonnes de fumées s'élevaient à quelques kilomètres à l'est
de cette ville de 200.000 habitants, que les rebelles s'efforcent de prendre
depuis des semaines, a-t-il rapporté.
Le correspondant de l'AFP a également vu plusieurs bâtiments détruits à Zliten, dont ce qui a été présenté comme un petit hôpital
et des dépôts de produits alimentaires. Selon Tripoli, des bombardements de l'Otan
seraient en cause et auraient tué sept personnes. Interrogé mardi à ce sujet à
Bruxelles, un responsable de l'Otan a répondu ne disposer «d'aucune preuve que
ces affirmations soient fondées» et souligné que ce n'était «pas la première
fois que de telles affirmations étaient faites».
A Londres, les chefs de la diplomatie britannique, William Hague, et
français, Alain Juppé, ont cherché lundi à dissiper l'ombre des dissensions
apparues entre les deux pays la semaine dernière en se disant «absolument unis»
sur le dossier libyen. «Nous pensons qu'il faut continuer à exercer une forte
pression sur le régime libyen», a déclaré M. Juppé. «Si nous n'étions pas
intervenus il y a quatre mois, cela aurait été un massacre à Benghazi et je
pense que nous pouvons être fiers d'avoir pris cette courageuse décision», a-t-il
ajouté.
Quant à l'épineuse question de l'avenir du dirigeant libyen, M. Hague a
estimé que «ce qu'il advient de Kadhafi est au final une question qui revient
aux Libyens». «Quoi qu'il arrive, Kadhafi doit quitter le pouvoir. Il ne doit
plus jamais pouvoir menacer la vie de civils libyens», a-t-il ajouté. M. Abdeljalil, interrogé à ce sujet, a pour sa part jugé que
«Kadhafi peut rester en Libye, mais sous certaines conditions». «Nous
déciderons où il résidera et qui le surveillera. Les mêmes conditions seront
valables pour sa famille», a-t-il indiqué.
Une mission humanitaire des Nations unies s'est par ailleurs rendue à
Tripoli et a indiqué avoir repéré des zones de la capitale dans lesquelles les
habitants «ont un besoin urgent d'aide humanitaire». Entre autres problèmes
identifiés, l'Onu signale un «secteur de la santé sous pression» suite au
départ de milliers d'employés étrangers, des prix alimentaires en hausse, des
problèmes d'approvisionnement en carburant et une circulation réduite de
l'argent liquide.
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Posté Le : 27/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Imed Lamloum De L'afp
Source : www.lequotidien-oran.com