Les pays arabes sont apparus en retrait mardi, à la conférence
ministérielle de Londres visant à préparer la Libye de l'après-Kadhafi, que
Français et Britanniques souhaitaient à l'origine, la plus large et la plus
consensuelle, possible. Concernés au premier chef par l'avenir de ce pays, la
plupart des pays membres de la Ligue arabe, comme l'Algérie et l'Egypte qui
vient de renverser Hosni Moubarak, n'étaient pas représentés à cette première
réunion du «groupe de contact» sur la Libye, à laquelle ont assisté une
quarantaine de pays et organisations.
Le chef de la Ligue arabe, Amr
Moussa, avait décliné l'invitation, se faisant représenter par un simple
ambassadeur, un profil bas expliqué par un diplomate égyptien, par la prise en
charge des opérations militaires par l'Otan et par les inconnues pesant sur la
suite des évènements en Libye. Le soutien de la Ligue arabe aux Occidentaux
avait pourtant constitué le paramètre déclencheur de l'adoption de la
résolution 1973 du Conseil de sécurité, qui autorise les Etats membres de l'ONU
à adopter «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les populations
civiles. Alors que les puissances occidentales - Etats-Unis, France, Allemagne
- étaient représentées par leurs ministres des Affaires étrangères, les Etats arabes
présents l'étaient par un ambassadeur, à l'exception notable du Qatar et des
Emirats arabes unis, qui participent aux opérations militaires au-dessus de la
Libye. «La fin du régime de Kadhafi est proche», a assuré à l'ouverture de la
réunion le Premier ministre et ministre qatari des Affaires étrangères, Cheikh
Hamad Ben Jassem bin Jabr al Thani. Seuls sept pays arabes sur les 24 membres
de la Ligue arabe étaient représentés mardi, à la conférence de Londres.
L'Union africaine était, elle, absente, alors que le président de la Commission
de l'UA, Jean Ping, avait été annoncé comme présent lundi encore. Le
Conseil national de transition (CNT) opposé au régime de Mouammar Kadhafi n'a
pas pu assister à la première rencontre du groupe de contact, malgré des
pressions en ce sens de la France.
Dans un communiqué, le CNT a présenté sa «vision» de l'après-Kadhafi, en
estimant qu'il «n'y avait pas d'alternative à l'établissement d'une société
libre et démocratique, qui doit être réalisée à travers le dialogue, la
tolérance, la coopération, la cohésion nationale et la participation active de
tous ses citoyens».
Poursuite des raids jusqu'au respect des demandes de l'ONU, selon Clinton
Les raids alliés se poursuivront en Libye jusqu'à ce que le leader libyen
Mouammar Kadhafi se conforme aux demandes de l'ONU et arrête en particulier les
attaques contre les civils, a averti, mardi à Londres, la secrétaire d'Etat
américaine Hillary Clinton. Les frappes de la coalition continueront «jusqu'à
ce que Kadhafi remplisse pleinement les conditions de la (résolution de l'ONU)
1973, cesse ses attaques contre les civils, retire ses troupes des sites où
elles sont rentrées par la force et permette à tous les civils de recevoir
l'aide humanitaire et les services de base», a déclaré Mme Clinton dans une
allocution prononcée à l'ouverture d'une réunion internationale à Londres, sur
la Libye. «Nous devons tous continuer à accroître la pression sur le régime
Kadhafi. Cela signifie notamment qu'il faut un front uni pour dire à Kadhafi
qu'il doit s'en aller», a-t-elle dit. Peu auparavant, le Premier ministre
britannique David Cameron, donnant officiellement le coup d'envoi de la
réunion, avait souligné que la rencontre, rassemblant une quarantaine de pays
et organisations, avait un objectif triple. «D'abord, nous devons réaffirmer
notre engagement à la résolution de l'ONU et à (notre) alliance élargie... Puis
nous devons accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire. Troisièmement, nous
devons aider la population libyenne à définir son avenir», a-t-il dit. «Je
propose que la conférence d'aujourd'hui s'accorde à établir un groupe de
contact qui va déployer des efforts politiques sur une base constante afin de
soutenir le peuple libyen», a ajouté le chef du gouvernement, un des initiateurs
des opérations en Libye avec le président français Nicolas Sarkozy. «Au moment
même où je parle, les habitants de Misrata (est de la Libye) subissent encore
les attaques meurtrières du régime Kadhafi», a souligné M. Cameron. Intervenant
à sa suite, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré
«vivement encouragé de voir que, dix jours seulement après un sommet à Paris,
nous sommes rassemblés dans une participation beaucoup plus élargie».
Soulignant le besoin «critique» que la communauté internationale «reste unie»,
M. Ban a dit soutenir la création d'un «groupe de contact» mais dit qu'il
«souhaitait voir une coordination très étroite» avec les organisations
internationales, citant notamment la Ligue arabe, l'Union européenne, mais également
l'Union africaine.
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Posté Le : 30/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com