Algérie - Revue de Presse

Libye : le risque d'enlisement




Quatre jours après le début des frappes aériennes contre le régime d’El Gueddafi, les divergences se font de plus en plus importantes entre Européens sur la conduite des opérations et les objectifs qui leur sont assignés. Pis, la contestation prend de l’ampleur aussi au sein de la communauté internationale. La Russie, des pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique demandent carrément l’arrêt des hostilités. Même la Ligue arabe, qui avait pourtant soutenu l’intervention, s’est embrouillée avec les contradictions de son SG, Amr Moussa, qui, en moins de 24 heures, a dit la chose et son contraire. Depuis l’adoption de la résolution onusienne, la fracture ne cesse de s’élargir entre les forces de la coalition. Des pays comme l’Italie et la Norvège demandent un commandement unifié. Les alliés occidentaux planchaient hier sur la question. La situation s’est avérée plus compliquée que prévu puisque Rome menaçait de mettre en place son propre commandement si la coordination des frappes n’était pas confiée à l’OTAN. «Si aucun accord n’est intervenu entre les pays alliés pour cette option, l’Italie envisage l’idée de la mise en place de son propre commandement national distinct pour gérer toutes les opérations militaires, en vertu de la résolution 1973, qui incluent l’utilisation des sept bases que notre pays a fournies pour  la mission en question», a averti le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, dans une déclaration rapportée par l’AFP. Oslo a posé le même problème.
Fissures de plus en plus larges
Les six F16 norvégiens dépêchés lundi dernier en Méditerranée pour participer à l’opération militaire en Libye n’entameront leur mission que lorsque la question du commandement aura été clarifiée, a déclaré la ministre norvégienne de la Défense, Grete Faremo, à l’agence NTB. La Suède exprimait la même inquiétude hier. Elle a pour l’instant réservé sa réponse à une éventuelle sollicitation de l’OTAN, dont le rôle n’est pas clairement établi dans une opération menée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. Toute cette cacophonie, ces fissures dans la coalition occidentale et la contestation internationale ont provoqué la réunion du Conseil de sécurité jeudi pour faire le point de la situation. L’UE va elle aussi participer vendredi à Addis-Abeba à une réunion appelée par l’Union africaine, dans l’espoir de trouver une approche commune pour mettre un terme aux combats en Libye, a indiqué hier un haut diplomate européen. «Il existe beaucoup de points communs dans les positions prises par les deux Unions (européenne et africaine)» sur la crise en Libye, a estimé Nick Westcott, conseiller chargé de l’Afrique auprès de la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton. «Nous voulons nous appuyer sur ces points communs pour parvenir à la solution que nous souhaitons tous, à savoir la fin des tueries et un processus politique ouvert qui reflète les aspirations légitimes du peuple libyen», a poursuivi M. Westcott, lors d’une conférence de presse à Nairobi. Mais au milieu de toute cette agitation diplomatique, les combats font rage au sol entre les forces pro-El Gueddafi et les insurgés. Le «leader libyen» semble bien profiter de cette situation pour reprendre position sur le terrain en commettant une véritable boucherie à Misrata où une cinquantaine de Libyens ont été tués froidement lors d’une manifestation pacifique, selon l’AFP. Beaucoup se demandent à présent quelle sera l’issue de la crise en Libye. Mais pour Obama, Cameron et Sarkozy, El Gueddafi doit absolument partir. Comment ' Les frappes aériennes, qui d’ailleurs ne font plus objet de consensus, ne semblent pas avoir raison des forces restées loyales au locataire de Bab Al Azizia.
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