Algérie

Libye : Le gouvernement prêt à des réformes, les rebelles perdent du terrain



Le gouvernement libyen a annoncé être prêt à engager des réformes pour tenter de mettre fin au conflit qui déchire le pays depuis plus d'un mois et demi, au moment où les rebelles reculaient face aux forces loyalistes près du site pétrolier de Brega.

Mardi matin, l'Otan a mené un raid aérien contre des forces de Mouammar Kadhafi, à une trentaine de kilomètres à l'est du port pétrolier de Brega où des combats, pour le contrôle de cette ville, située à 800 km à l'est de Tripoli, font rage depuis jeudi. L'Alliance a affirmé peu après que l'armée loyaliste avait perdu le tiers de son potentiel après 17 jours de bombardement de la coalition internationale. Le porte-parole du gouvernement libyen a, de son côté, affirmé que le régime était prêt à négocier des élections ou un référendum notamment. «Quel système politique à appliquer dans le pays? Ceci est négociable. Nous pouvons en parler. Nous pouvons avoir tout, élections, référendum, etc.», a déclaré Moussa Ibrahim à des journalistes. Il a toutefois précisé que «le leader est la soupape de sécurité pour le pays et pour l'unité de la population et des tribus. Nous pensons qu'il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent». Le colonel Kadhafi a fait lundi soir une apparition en public et salué ses partisans rassemblés dans sa résidence de Bab el-Aziziya, à Tripoli. Sa dernière apparition remontait au 22 mars. Son fils Seif al-Islam a affirmé à la radio BBC 4, que l'ex-ministre libyen des Affaires étrangères Moussa Koussa, qui a fait défection à Londres, avait «dit qu'il était malade et qu'il devait aller tous les trois mois à l'hôpital Cromwell de Londres... Et nous l'avons autorisé à aller à Djerba, en Tunisie, d'abord. Il n'y pas de problème avec ça». Le régime autoritaire du colonel Kadhafi est la cible, depuis le 15 février d'une révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile entre insurgés et forces loyales au dirigeant.      Sur le terrain, la bataille pour le port pétrolier de Brega se poursuit, les rebelles utilisant des lance-roquettes multiples face aux violentes répliques à l'artillerie des forces gouvernementales, selon un journaliste de l'AFP. Les rebelles se trouvaient en début d'après-midi, à mi-chemin entre Brega et Ajdabiya (80 km au nord), reculant d'environ une trentaine de kilomètres vers l'est, selon ce journaliste. L'armée régulière se rapprochait en fin d'après-midi d'Ajdabiya, selon des informations non confirmées par l'AFP. L'Otan a mené un raid aérien vers 09H00 (07H00 GMT) à une trentaine de kilomètres, à l'est de Brega où elle a détruit deux pick-up des forces loyalistes venant de l'ouest qui avaient effectué une incursion dans le secteur déserté. Le raid n'a pas fait de victimes. Plus tôt, les rebelles avaient réussi à s'approcher de Brega avant de reculer vers l'est en rangs dispersés sous des bombardements des forces loyalistes. «Il n'y a pas de révolution sans revers», a déclaré à l'AFP, le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), organe représentatif des rebelles. «Mais le peuple vaincra. Kadhafi ne peut pas diriger la Libye avec sa grosse machine, ses milices et ses mercenaires... Nous sommes déterminés à combattre ce tyran, et soit on le chassera, soit il dirigera un pays vide», a-t-il ajouté. Mardi après-midi, un pétrolier a par ailleurs, accosté à Tobrouk, dans l'est de la Libye à 130 km de l'Egypte, selon Michelle Bockmann, experte des marchés pour Lloyd's List Intelligence, une publication basée à Londres. Il doit charger mercredi, la première cargaison de pétrole effectuée par la rébellion libyenne depuis l'arrêt total des exportations du pays, ce qui permettrait de financer l'insurrection contre le colonel Mouammar Kadhafi. L'Union européenne a indiqué qu'elle ne trouvait rien à redire à l'achat de pétrole libyen, tant que les recettes de ces transactions ne profitent pas au régime du colonel Kadhafi. La priorité affichée de l'Otan est désormais Misrata, 3ème ville du pays assiégée depuis plus de 40 jours par les forces de Kadhafi. Plus de 200 personnes y ont trouvé la mort, selon les rebelles. Les avions de l'Otan ont effectué 14 bombardements lundi, a indiqué un responsable, y compris sur des défenses antiaériennes et des blindés des forces pro-Kadhafi, dans la région de Misrata, qui est la «priorité numéro un, en raison de ce qui se passe sur le terrain». Revenant sur la mort de 13 Libyens -4 civils et 9 rebelles- vendredi dernier près de Brega, suite à une frappe aérienne d'un avion de l'Otan qui se croyait attaqué, l'Alliance a estimé qu'elle n'avait aucune responsabilité dans ce «malheureux accident».          

 «Nous avons noté que les forces d'opposition avaient déjà reconnu que c'était leur faute, et que les tirs de joie avaient provoqué la réaction» des avions alliés, a déclaré un responsable militaire. L'ONU a, de son côté, relevé à 310 millions de dollars son appel de fonds pour la Libye devant lui permettre d'aider 1,5 million de personnes réfugiées ou déplacées, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).




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