Algérie

Libye - La répression se durcit : 84 morts



De toutes les répressions observées jusqu'ici dans les pays arabes secoués par les mouvements de contestations populaires, la réaction libyenne a été, sans conteste, la plus dure, avec un bilan trop   lourd et un usage excessif et disproportionné de la force. Jusqu'à hier, la guerre des chiffres et des statistiques faisait rage à  défaut d'un bilan officiel. 84  morts (20 à  Benghazi, 23 à  Al-Baïda, 3 à  Ajdabiya et 3 à  Derna) et 35 à  Benghazi vendredi dernier, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW). Le décompte de l'AFP établi à  partir de différentes sources libyennes donnait  59 personnes tuées, depuis le début de la révolte populaire, dans l'est du pays, devenu depuis cinq jours, le bastion de l'opposition. Le journal Oéa, proche du fils du chef de l'Etat, Seif El Islam, parle de 27 morts dont 20 dans la ville de Benghazi. De nombreux défenseurs des droits de l'homme et des avocats auraient  été arrêtés. Les violences de vendredi à  Benghazi ont commencé alors qu'avaient lieu «les funérailles des 20 manifestants tués la veille». «Des témoins ont raconté à  Human Rights Watch que les forces de sécurité, reconnaissables à  leurs uniformes jaunes, avaient ouvert le feu sur les protestataires près de Fadil Bu Omar Katiba, une base de sécurité située» dans  le centre de Benghazi. A Tripoli, la capitale, des partisans du régime sont descendus dans la rue, comme la veille, sillonnant la ville en voiture, brandissant des  portraits du colonel Kadhafi, lui-même présent parmi la foule. Par ailleurs, l'accès à  l'Internet a été  coupé dans la nuit de vendredi à  samedi. Le régime tente d'empêcher  les manifestants anti-gouvernementaux de s'organiser et de communiquer entre   eux, selon Arbor Networks, société spécialisée dans la surveillance du trafic  Internet, basée aux Etats-Unis. De son côté, le procureur général libyen Abdelrahman  Al-Abbar a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les violences ayant marqué des  manifestations anti-régime, notamment dans l'est du pays. Sur le plan diplomatique, et réagissant à  la décision de la Libye qui assure la présidence tournante de la Ligue arabe, de reporter le prochain sommet devant se tenir le 29 mars à  Baghdad, l'instance arabe a insisté, dans un communiqué, hier, sur  «Â l'importance de la tenue d'un sommet arabe à  la date prévue » en raison des «Â développements dangereux » que connaît la région.


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