Algérie

Libye - La prolongation du mandat de l'Assemblée présage la mise en 'uvre de la feuille de route



Libye - La prolongation du mandat de l'Assemblée présage la mise en 'uvre de la feuille de route
Le Congrès général national libyen (CGN), la plus haute instance politique et législative, a affiché son acceptation de la proposition de la commission d'une feuille de route pour céder le pouvoir à une autre instance législative après l'adoption lundi d'une résolution prolongeant son mandat au 24 décembre 2014.Ainsi, le pays tentera une sortie de crise par la mise en ?uvre d'un calendrier pour l'organisation au printemps prochain de l'élection d'une Commission constitutionnelle composée de 60 membres représentant à égalité les trois régions historiques de la Libye - la Cyrénaïque (est), le Fezzan (sud) et la Tripolitaine (ouest).Pour l'heure, les Libyens boudent les listes électorales. A ce jour, moins de cinq cent mille électeurs sur les 3,4 millions recensés s'y sont inscrits, selon les dernières statistiques de la Haute Commission électorale (Hnec).L'insécurité persistante dans le pays et auparavant l'absence d'une feuille de route claire pour la période de transition, seraient à l'origine de ce désintérêt, selon les observateurs. En raison de ce faible engouement, la Hnec a plusieurs fois repoussé la date limite d'inscription fixée désormais au 31 décembre.La classe politique libyenne n'est pas hors de cause dans ce retard, car opposée à toute prolongation du mandat de l'Assemblée, estimant qu'il est nécessaire de parachever la transition pour doter le pays d'institutions pérennes à même de faire face à l'insécurité grandissante.Pour ne rien arranger, le processus électoral relatif à la Commission constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution piétine.Face au vide institutionnel consécutif au renversement de l'ancien régime, les autorités de transition ont du composer avec les ex-rebelles organisés en milices armées, officiellement rattachées au ministère de l'Intérieur, mais qui n'hésitent pas à défier l'Etat lorsque leurs intérêts sont menacés.Les dizaines de groupes présents dans le pays, constitués et armés lors du conflit de 2011, sont accusés de s'adonner à toutes sortes de trafic et de pratiquer tortures, enlèvements et détentions arbitraires au secret.Le risque d'affrontements n'est pas écarté même si aujourd'hui la plupart des milices de Misrata ont évacué Tripoli.Les milices de Jadu, de Nalut et de Gharyan, dans le nord-ouest du pays, leur ont emboîté le pas sous la pression de la rue et à la demande pressante des autorités, en attendant leur désarmement et intégration dans les services de sécurité, conformément à un plan gouvernemental.En attendant, sur les terrains, les attentats se multiplient. Au moins treize personnes ont été tuées en début de semaine après une attaque suicide contre un poste de sécurité à 50 km de Benghazi (est). Trois autres personnes ont trouvé la mort dans la nuit de dimanche à lundi à Ajdabiya dans l'Est de la Libye lors d'une fusillade ayant opposé des unités de l'armée rivales.Vendredi, des accrochages avaient opposé des unités de l'armée, dépendant de l'Etat-major et ayant des affinités avec les Zouei, à une autre unité relevant du ministère de la Défense et composée de membres de la tribu Toubou, dans la zone pétrolière d'al-Sarir (600 km sud de Benghazi) bloquées par les milices.Le ministre libyen du Pétrole, Abdelbari al-Aroussi, avait évoqué samedi un possible recours à la force pour lever le blocage des terminaux pétroliers dans l'est de la Libye, imposé depuis juillet par des gardes autonomistes.Le Premier ministre, Ali Zeidan, avait déjà menacé de faire usage de la force pour lever le blocus sur les sites pétroliers, sans toutefois passer à l'action.M. Aroussi avait indiqué que le blocage des terminaux pétroliers avait provoqué une chute de la production du pays à 250.000 barils/jour, contre près de 1,5 million b/j avant le début de ce mouvement de protestation. Il avait récemment indiqué que ce mouvement dans l'est libyen avait coûté au pays 9 milliards de dollars depuis son lancement en juillet.APS




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