Algérie

Libye, la grande menace



Libye, la grande menace
La Libye est brusquement revenue au-devant de l'actualité internationale. Non pas que les groupes islamistes armés acculent le semblant de pouvoir qui reste dans ce pays au bord de l'implosion. Encore moins que les différentes factions politico-militaires aient trouvé un terrain d'entente pour parler enfin le langage de la paix et du retour à la normalité. Non, ce qui a provoqué une véritable levée de boucliers dans les pays voisins et au-delà, c'est que l'Etat islamique autoproclamé s'est illustré par une cruelle sauvagerie dans ce pays.La décapitation de 21 Egyptiens a non seulement montré l'urgence d'une solution internationale globale pour l'élimination de ce mouvement, où qu'il soit, mais repose en des termes plus préoccupants la sécurité des pays riverains. La débandade en Libye est dans ce sens très dangereuse pour la stabilité et la sécurité des pays voisins, à commencer par l'Algérie qui voit ainsi ses efforts de rassemblement des factions libyennes sapés à la base. Car ce qu'ont fait les milices de Daech en Libye, où elles dominent de larges territoires et se posent comme une force dominante face à la dislocation du pouvoir local et l'incapacité des politiques libyens à s'entendre avec les groupes armés indépendants, comme ceux de la Cyrénaïque, est inquiétant.D'abord que l'assassinat des 21 Egyptiens est une sorte d'avertissement sur les capacités de nuisance de ce groupe sur la stabilité des pays voisins, ensuite que les effets collatéraux de cet acte inqualifiable ont une onde de choc qui voyage loin. Jusqu'au siège des Nations unies où des demandes pressantes affluent pour une intervention internationale coordonnée contre Daech en Libye. Si l'Egypte estime aujourd'hui, plus de trois années après la disparition de Kadhafi et plusieurs milliers de morts, que le travail en Libye n'est pas achevé, il est pour autant suicidaire d'appeler à une autre coalition internationale pour cela. D'autant que pour les Egyptiens, les Européens sont également coupables d'avoir fait le travail à moitié, c'est-à-dire liquider Kadhafi et laisser ensuite le pays livré aux groupes et milices armés.Le nouveau «zaïm» du Caire va jusqu'à affirmer ainsi qu' «il faut traiter ce problème, car la mission n'a pas été achevée par nos amis européens, lors de l'intervention qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi». L'Egypte, qui a du mal à contenir les groupes armés au Sinaï, est ainsi montée au créneau pour appeler à une nouvelle intervention internationale militaire en Libye, avec l'appui, évidemment, de la France.L'intrusion de Daech fait peur en Libye comme dans les pays voisins qui, au demeurant, doivent travailler ensemble à une solution «locale», consensuelle entre les pays riverains. Une intervention militaire commandée par des pays occidentaux et chaperonnée par l'ONU ne ferait qu'empirer les choses. La destruction de l'Irak est un des exemples, hélas, pour faire ouvrir les yeux aux Egyptiens quant à la dangerosité de cette option.




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