Algérie

Libye : La fin d'une utopie



Libye : La fin d'une utopie
Le temps est vraiment compté pour le leader libyen. La coalition des 22 pays d'Europe, d'Amérique et du monde arabe est passée à l'action. Les «Â missions de reconnaissance », lancées par les avions Rafale français, partis des bases de Saint Dizier (est de la France), ont balisé la voie à  une intervention militaire. Des survols de l'ensemble du «Â territoire libyen » ont été effectués pour empêcher les «Â attaques aériennes » et s'opposer aux blindés de Kadhafi. «Â En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à  toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville », a déclaré Nicolas Sarkozy, lors du sommet de Paris. L'ordre de bataille est désormais en place. Tout s'est emballé depuis le passage obligé par le conseil de sécurité délivrant le «Â mandat légal » de la mise au pas du leader libyen en guerre contre son peuple et un ultimatum appelant au cessez-le-feu et à  l'arrêt de l'avancée des troupes de Kadhafi sur Benghazi, Misra, Zaouïa et Ajdabia. Autour du couple franco-britannique et les Etats-Unis «Â qui viendront après », la coalition euro-atlantique et arabe force un consensus laborieusement arraché lors la session onusienne de toutes les divergences clairement exprimées par l'abstention de la Russie, de la Chine, de l'Inde, de l'Allemagne et du Brésil. Le sort en est dès lors jeté. Si  l'Amérique de Bush, fortement imprégnée par l'aventure irakienne aux conséquences désastreuses, a passé la main à  ses alliés européens, la participation des «22» à  la rencontre de Paris assure une mobilisation forte de la communauté internationale rangée sous l'étendard de la légalité. Elle se dote de la légitimité que confère la participation aux opérations des pays arabes, tels le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et le Maroc. Pour symbolique qu'elle soit, la caution arabe tend à  exacerber les divergences internes et à  fragiliser la Ligue arabe versée dans un engagement à  double vitesse. Ce qui est valable pour Tripoli ne l'a jamais été pour Ghaza du silence coupable et complaisant. Ce quarteron de la faillite en rangs dispersés est aux antipodes du refus africain de céder aux desiderata des plus puissants. Le conseil de l'Union africaine, réuni à  Nouakchott, a affirmé le choix de la médiation et de la «Â solution africaine » pour régler pacifiquement la crise libyenne loin de toute forme d'intervention militaire. La défection de l'UA a réduit la tripartite euro-afro-arabe à  sa juste dimension : une orchestration occidentale d'une expédition punitive à  alibi humanitaire et démocratique. La 1973 du conseil de sécurité, autorisant «Â toutes les mesures nécessaires »,  le cessez-le-feu immédiat et l'interdiction de vols, se dote d'un «Â front uni » des «22» aux rôles bien réparties : les bases italiennes mises à  la disposition de la coalition, le rôle de l'Otan «Â en suspens » et les opérations de logistique assurées par des pas pays comme le Canada, la Norvège et le Danemark. «Â Tout est prêt », a annoncé le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, estimant que la rencontre de Paris constitue «Â le bon moment pour envoyer le dernier signal. »Â  Les dernières retouches ont été apportées à  la réunion des trois ministres des Affaires étrangères américain, britannique et français pour décider des tâches de commandement et de la localisation du quartier général de la coalition. «Â Prête à  agir » soutient Obama décidé à  garantir des «Â capacités » à  l'effort militaire.L'expédition militaire occidentale, comparable à  bien des égards à  celle l'Irak de Saddam, marque la fin des illusions : celle de l'idéal d'un monde arabe léthargique et totalement incapable de dégager une issue pacifique et négociée aux conflits arabes. Mais, elle l'est davantage pour le régime anachronique de la caste des Al Kadhafi, à  fondement tribal et aux archaïsmes poussés à  l'extrême, mue par la folie sanguinaire et l'instinct grégaire du Néron libyen prêt à  brûler Tripoli pour sauver ce qui reste de son royaume perdu à  jamais.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)