Algérie

Libye : La crise s'internationalise



Libye : La crise s'internationalise
Les Américains demandent à Mouammar Kadhafi, au 26e jour de l'insurrection, d'«abandonner le pouvoir sans délai». Les Etats-Unis préconisent à  l'Union européenne, qui est «Â prête » à  garantir par tous les moyens la sécurité de la population libyenne, y compris, «Â si nécessaire », une intervention militaire, si celle-ci a une «Â base juridique claire » et un «Â soutien de la région », de convoquer une réunion au sommet avec la Ligue arabe et l'Union africaine, deux organisations dont Tripoli est membre. Enjeu de ces discussions : trouver un consensus pour demander au Conseil de sécurité d'établir une zone d'exclusion aérienne en Libye, à  défaut, permettre aux Américains, Britanniques et Français de contourner un éventuel «Â veto » russe ou chinois à  ce projet destiné à  protéger les civils.Nicolas Sarkozy, qui prône la création de «Â zones humanitaires » en Egypte et en Tunisie et même en Libye pour «Â gérer les flux migratoires »,  n'exclut pas, avec le Premier ministre britannique, David Cameron, des «Â frappes ciblées » sans mandat des «Â quinze ».«Â S'il n'y a pas de mandat et qu'il y a une demande régionale et libyenne, nous verrons à  ce moment-là », dit-il à  l'issue du sommet des 27 à  Bruxelles, subordonnant cette «Â intervention » annoncée à  des «Â agressions massives par des moyens militaires sur des populations civiles, désarmées et non violentes ». Selon des experts, la mise en place d'une telle zone pour un pays de près de 1,8 million de km2 nécessite des centaines d'avions.Sans attendre ce sommet à  trois, ni même la réunion de concertation prévue aujourd'hui au Caire entre Amr Moussa et Catherine Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires européennes, sur la crise libyenne et la situation dans le reste de la région ou l'objet de la visite demain à  Paris de Hillary Clinton dont on sait qu'elle s'entretiendra avec  un membre du Conseil de transition, l'Organisation panarabe dit «Â oui » à  l'instauration de cette zone, tout en souhaitant avoir un rôle humanitaire. A la différence des «Â 27 » qui sont divisés sur sa pertinence, certains, comme l'Allemagne, l'Italie, Malte, Chypre et la Grèce refusent d'être entraînés dans une guerre en Afrique du Nord.L'Union africaine qui s'était murée dans un silence, y compris lors de la révolution égyptienne, prévoit avant de coopérer avec ses partenaires sur cette question, d'envoyer «Â en urgence » une mission de cinq chefs d'Etat pour «Â établir le contact avec toutes les parties » en Libye où les insurgés de Benghazi, qui ont reçu la reconnaissance officielle des États-Unis et de l'Europe, appellent à  la création de cette zone d'exclusion et demandent à  la Ligue de reconnaître le CNT comme le représentant de leur pays.Sourd à  tous les appels, dont ceux de la Ligue arabe qui est en faveur d'une zone d'exclusion aérienne en Libye et de contacts avec le CNT, Kadhafi tente de reprendre l'initiative en continuant ses raids aériens.  Ses partisans croient en sa victoire militaire. Seïf al-Islam, le fils de Kadhafi, promet une «Â guerre jusqu'au bout ». Il affirme, dans deux entretiens au Corriere della Sera et à  La Repubblica, que les troupes gouvernementales ont repris «90% du pays». «Â Bientôt tout sera fini», dit-il, excluant tout accord avec les insurgés de loin moins équipés que les  loyalistes. Un écart qui fait dire à  James Clapper, chef du renseignement américain, et, Ronald Burgess, directeur de l'Agence du renseignement de la défense, que les forces libyennes, finiraient par l'emporter.


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