Algérie

Libye : L'Otan persiste, Kadhafi résiste



Libye : L'Otan persiste, Kadhafi résiste
Il a beau crier résistance, défier l'armada atlantiste qui pilonne son pays, appeler son peuple à se masser autour de sa résidence bombardée, les jours de Mouammar Kadhafi à la tête de la Libye sont désormais comptés. Le compte à  rebours de sa fin de règne s'accélère à  mesure que s'intensifient aussi bien les frappes militaires que les pressions diplomatiques. En un mot, le dirigeant libyen est lâché, y compris par ses plus proches alliés. L'Union Africaine en tête. Les déclarations, mardi, du président mauritanien, Ould Abdel Aziz, qui préside le comité de chefs d'Etat de l'UA chargé de trouver une solution politique négociée au conflit libyen, ne sont pas pour renforcer la posture, de plus en plus fragilisée, du colonel libyen. Pour ne pas dire qu'elles sonnent comme son ultime coup de grâce. «Quoi qu'il arrive, il y aura une solution négociée, même avec le temps. Dans tous les cas, Kadhafi ne peut plus diriger la Libye», a-t-il déclaré dans un entretien à  l'AFP. Et de lancer, plus loin, la sentence : «Â Son départ devient une nécessité». Tout porte aujourd'hui à  croire que les grandes puissances se sont donné le mot pour en finir avec le leader contesté. Devant l'intensification des bombardements (une soixantaine de bombes ont été larguées, hier, sur Tripoli, causant la mort de 31 personnes et la blessure d'une dizaine d'autres, selon le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim,  une première depuis le début des opérations militaires), l'Otan se dit résolue à  faire tomber le régime en place. Les ministres de la Défense de l'Organisation atlantique ont tenu hier, lors d'une réunion à  Bruxelles, à  montrer une détermination à  mener «aussi longtemps que nécessaire» et avec «les moyens nécessaires» l'opération «Protecteur unifié» en Libye jusqu'à son terme, avec la chute escomptée du régime de Kadhafi. Aux yeux de l'Alliance atlantique, le président libyen «a perdu toute légitimité» et «doit quitter le pouvoir». «Le temps joue contre lui», assurent-ils. Sur le plan politique, les efforts se multiplient et convergent davantage vers la position occidentale, appelant au départ du leader libyen. Alors que les médiateurs russes et chinois œuvrent depuis mardi à  Benghazi pour un cessez-le-feu, l'ONU s'est mise de la partie en envoyant, hier, son propre émissaire, le Jordanien Abdel Ilah al-Khatib. Ce dernier devait s'entretenir notamment avec Mahmoud Jibril, membre du CNT. Avant de se rendre à  Benghazi, M. Khatib était à  Tripoli où il avait eu mardi des «Â entretiens positifs » avec les responsables libyens, selon Moussa Ibrahim. «Nous voulons que l'ONU travaille avec l'Union africaine. Nous voulons donner une dimension internationale à  la feuille de route de l'UA» qui prévoit, notamment un cessez-le feu et un dialogue national pour une transition démocratique. En outre, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, dont le pays a reconnu le Conseil national de transition (CNT) le 27 mai dernier, effectuera une visite à  Benghazi.  Cette visite a été précédée par le déplacement de son ministre des Affaires étrangères à  Paris pour des entretiens avec son homologue français,  Alain Juppé, notamment sur sujet la crise libyenne. Un sujet sur lequel les deux pays partagent la même conviction sur la nécessité du départ du dirigeant libyen. L'Espagne a, de son côté reconnu, hier, le CNT «comme unique représentant légitime du peuple libyen», a annoncé depuis Benghazi,  sa ministre des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez.


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