Algérie

Libye : L'ONU prête à aider les nouvelles autorités à préparer des élections



«Le Conseil national de transition (CNT) a placé l’aide dans la procédure électorale très haut sur la liste des tâches pour lesquelles il souhaite une assistance des Nations unies, et nous avons fait pas mal de travail préparatoire», a déclaré Ian Martin. Ce conseiller du chef de l’ONU est arrivé samedi à Tripoli avec mission de s’enquérir des besoins du CNT afin de l’aider à rétablir la stabilité et la sécurité dans les prochains mois en Libye. Il est cependant encore «trop tôt pour donner des détails» sur la manière dont va se dérouler la transition en ce qui concerne le système électoral, la mise en place d’une commission électorale et d’autres détails techniques, a précisé le même responsable. «Les Nations unies sont prêtes à intervenir très rapidement pour apporter leur expertise en matière électorale afin d’aider les autorités à suivre le calendrier (électoral) qu’ils ont fixé», a-t-il ajouté. Le CNT a annoncé qu’il compte diriger le pays jusqu’à l’élection, dans huit mois, d’une Assemblée constituante d’environ 200 membres, avant des élections générales un an plus tard.
Mais le délai de 8 mois ne débutera que lorsque les nouvelles autorités, qui disent contrôler actuellement 90% du territoire libyen, auront déclaré la libération totale du pays, a expliqué Ian Martin. Par ailleurs, les forces pro-CNT attendent une décision des nouvelles autorités pour entrer ou pas à Bani Walid après l’expiration d’un ultimatum et l’échec de négociations ce week-end, inquiètes que des civils soient utilisés comme «boucliers humains» par les pro-El Gueddafi.
A quand l’entrée à Bani Walid
«Nous attendons toujours la décision du CNT. Ils ne veulent plus de sang», a déclaré à la presse Abdulrazzak Naduri, commandant opérationnel sur ce front, interrogé au poste de Chichan, situé à 70 km au nord de Bani Walid, une oasis en plein désert, à environ 180 km au sud-est de Tripoli. Les fidèles de Mouammar El Gueddafi «ne sont pas nombreux, ils sont vraiment faibles. (...) Mais certains se cachent chez des familles qu’ils utilisent comme boucliers humains. Nous avons peur pour les familles qui vivent à l’intérieur, pas des tireurs embusqués», a ajouté cet ancien colonel. Selon le négociateur en chef du CNT pour la reddition de la ville, Abdallah Kenchil, les civils sont ainsi retenus «dans le centre-ville, dans des bâtiments administratifs et dans cinq ou six villages». «Les soldats d’El Gueddafi ont aussi fermé les portes de la ville et ne laissent plus passer les familles. Cela nous inquiète, on ne veut pas tuer de civils dans un assaut», a-t-il déclaré à l’AFP.   Mais «il faut entrer dans le centre avec les armes, nous ne devrions pas leur donner plus de temps. Je pense que nous entrerons dès que nous en aurons la permission», a-t-il poursuivi. «Nos forces sont prêtes, nous laissons la décision aux nouvelles autorités.» Selon le commandant du poste de Chichan, Mohamed Al Fassi, «les rebelles ont fait hier soir une avancée jusqu’à 7 km de la ville» et «il y a eu un accrochage». Hier matin, une dizaine de véhicules, dont cinq pick-up munis de mitrailleuses lourdes, sont partis vers la ligne de front avec une quarantaine d’hommes venus de Tripoli et de Gharyane (sud de la capitale). L’ultimatum que les responsables locaux ont donné pour la reddition des fidèles d’El Gueddafi, retranchés à Bani Walid, a expiré dimanche matin, même si le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a répété samedi que les pro-El Gueddafi ont jusqu’au 10 septembre pour déposer les armes, y compris à Bani Walid. Dimanche soir, ils ont annoncé l’échec et la fin des négociations avec les hommes d’El Gueddafi à Bani Walid, menées par l’intermédiaire des chefs de tribu. «L’ultimatum n’a pas été repoussé, les négociations sont terminées avec la brigade pro-El Gueddafi, mais pas avec la population qui, techniquement, a rejoint la révolution. Les discussions continuent avec les chefs de tribu. Nous avons besoin de leur aide pour convaincre les hommes fidèles à El Gueddafi» de se rendre, a expliqué le même responsable..   Selon les responsables locaux, il resterait actuellement un noyau évalué, selon les sources, entre 60 et 80 soldats pro-El Gueddafi de grade inférieur dans la ville. Ces responsables ont expliqué que la majorité des hommes fidèles à l’ancien régime ont fui avec Seïf El Islam qui, selon le commandant Naduri, s’est échappé il y a quelques jours de la ville, en prenant la direction de Sebha, autre fief de l’ancien régime dans le sud du pays. Les responsables locaux ont également évoqué la présence, ces derniers jours, à Bani Walid, de deux autres fils de Mouammar El Gueddafi, Saadi et Mouatassim, sans pouvoir dire s’ils y étaient encore hier. En revanche, ils ont affirmé que Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement de l’ancien régime, se trouvait toujours dans l’oasis. «Nous savons où il est», a dit Abdallah Kenchil.


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