Libye - L'indiscipline des 'Thowars' aggrave la situation des immigrés subsahariens

Le ministre de l'Intérieur vient de s'engager dans un bras-de-fer avec ces révolutionnaires libyens, qui occupent des camps réservés à l'hébergement des immigrés clandestins.
Le ministre libyen de l'Intérieur, Fawzi Abdelal, qui tenait une conférence de presse mercredi soir à Tripoli, a fait remarquer l'obstination de certaines unîtes des 'Thowars » à occuper les camps réserves a l'hébergement des immigres clandestins, entravant ainsi le traitement de l'épineux dossier de l'immigration clandestine.
'Toutes les tentatives de négociation avec les 'Thowars' pour la remise de ces camps sont vouées à l'échec', a indiqué le ministre, qui estime que seul le dialogue pourrait permettre de parvenir à une issue pacifique avec ces unîtes de révolutionnaires lourdement armées.
Il faut rappeler qu'à la défaite des troupes fidèles au régime de Mouammar Kadhafi, ces unités révolutionnaires, qui avaient participé au siège et à la libération de la capitale libyenne, Tripoli, s'étaient accaparées de plusieurs édifices publics et privés, notamment de villas, de fermes et de grandes résidences appartenant à d'anciennes personnalités de l'ancien régime.
Toute tentative de récupération de ces édifices par l'Etat est voué à d'intenses tractations, les 'Thowars' refusent de se retirer de ces édifices, qu'ils considèrent comme un butin mérité et dont le ministère de l'Intérieur a besoin de certains pour héberger les immigrés clandestins en transit en Libye.
En effet, des milliers d'immigrés clandestins, pour la plupart des ressortissants du Sahel et d'autres pays subsahariens, avaient fui la Libye, lors de la guerre de huit mois, tandis que plusieurs autres se sont fondus dans la nature, attendant des jours meilleurs pour rallier l'eldorado européen.
La presse locale fait l'écho chaque jour de l'arrestation d'immigrés clandestins et cette semaine, du démantèlement d'un réseau international de traite de personnes humaines en Libye, mettant au-devant de la scène les difficultés du ministère libyen de l'Intérieur à faire face à la prise en charge de ces immigrés qui vivent dans des conditions dramatiques d'hébergement.
Face à cette situation, le ministre Abdelal n'a pas écarté l'éventualité de faire intervenir l'armée nationale libyenne qui, du reste, peine à se constituer, si les unîtes des 'Thowars' continuent de faire la sourde oreille.
Se fondant sur le fait que le problème de l'immigration clandestine se pose à l'échelle mondiale et que ses ramifications impliquent aussi bien les pays de provenance que ceux de transit (telle la Libye) et de destination (Europe), le ministre libyen a appelé tous les pays concernés, ainsi que la communauté internationale, à d'une « coopération sincère » favorable à la mise sur pied de véritables projets socio-économiques susceptibles de fixer ces candidats à l'immigration clandestine dans leurs pays respectifs.
M. Abdelal a enfin indiqué que le gouvernement libyen accorde une grande importance au règlement de cette épineuse affaire, au regard des conséquences dramatiques qu'elle ne cesse d'entraîner pour la stabilité et la sécurité de son pays.
(Pana)
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