Algérie

Libye : Kadhafi prépare son départ



Libye : Kadhafi prépare son départ
Le régime de Kadhafi qui tient bon sur le front militaire a opté pour une solution négociée de la crise. S'il est vrai que l'inefficience des bombardements de la coalition et de l'Otan, critiquées avec force par l'opinion internationale, et la faiblesse criarde des insurgés rendent illusoire le renversement des Al Kadhafi, le scénario rêvé du départ se légitime par l'effritement d'un régime, condamné par la communauté internationale et lâché en définitive par les plus fidèles compagnons de route, à  l'image de l'inamovible Moussa Koussa ou du vétéran de la diplomatie libyenne Ali Triki. L'offre de dialogue est sur la table. Elle émane de deux de ses fils Seif al-Islam et Saadi qui proposent, selon le New York Times, une  transition vers une démocratie constitutionnelle pilotée par Seif el Islam et le retrait du pouvoir de leur père.Selon les médias italiens, le régime de Tripoli souhaiterait la  collaboration de la Grèce et de Malte, en tant que membres de l'Union  européenne, et d'Ankara en tant que membre de premier plan de l'Otan pour mener une  médiation en vue d'un cessez-le-feu. Partant, l'envoi de l'émissaire des Kadhafi, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des  Affaires européennes, Abdelati Laabidi, à  Athènes où il a rencontré, dimanche, le Premier ministre grec Georges Papandreou constitue, aux yeux du chef de la diplomatie grec, Dimitris Droutsas, le «premier pas important» vers un règlement du conflit. Il a précisé aussi que le régime «cherche une solution», en se référant aux «mots utilisés par l'envoyé libyen». Un nouvel état d'esprit révélateur du choix des Al Kadhafi, opposés il y a quelques jours seulement au cessez-le-feu proposé par les insurgés de Benghazi. Dans cet état de «mobilité» de la Libye, salué par le chef de la diplomatie grec, la contribution de «plusieurs pays africains» fait nourrir l'espoir de paix. «J'aimerais dire qu'il y a un espoir, même si c'est un petit espoir, d'aller vers une solution politique ou diplomatique que nous désirons tous, et en particulier, nous la Grèce»,  a-t-il dit. Il a évoqué la nécessité d'une «période de transition pour garantir la  sécurité et la stabilité en Libye» et la préparation des «changements nécessaires»Â  D'Athènes qui dispose de représentations aussi bien à  Tripoli qu'à Benghazi, le responsable libyen s'est rendu à  Ankara sollicitée, selon des sources officielles turques, par les «deux parties belligérantes» pour l'instauration d'un cessez-le-feu.Il est attendu, de ce fait, l'arrivée «prochainement» des représentants de l'opposition pour tenter de dégager «un terrain d'entente». Cette initiative coïncide avec la visite du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui discutera avec  les dirigeants turcs de la mission de l'Otan en Libye à  laquelle participe la Turquie avec une force navale.  Un simple fait de hasard du calendrier ' Toutefois, le projet des Al Kadhafi offre une alternative au chaos interne, sinon à  la partition de fait de la Libye, mais aussi au risque d'enlisement de la coalition et de l'Otan plus que jamais divisées. Le niet catégorique du Conseil national de transition se conforte par le préalable du départ de «Kadhafi et de ses fils avant toute négociation diplomatique» et l'arrêt des hostilités. L'opposition qui suspecte une manœuvre de sérail, reflétant les «différences» d'approches des deux segments du régime (l'ouverture prônée par Seif El Islam-Saadi et la ligne dure défendue par Khamis-Mouatassem), n'accorde pas beaucoup de crédit au porteur de projet, Seif El Islam, qui a vu son image de «réformateur» largement écornée. L'un des porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, estime que «les gens pensent qu'il est un réformateur mais, depuis le déclenchement de la révolution, il a montré son vrai visage, il est une  copie de son père». Dans le camp des irréductibles, les réserves de Rome et de Londres qui ne cherche pas de «de stratégie de sortie pour Kadhafi»Â privilégient l'alignement sur Benghazi.Alors que l'Italie s'est finalement résolue, bien après Paris, Londres et même Doha, à  reconnaître le CNT comme le «seul interlocuteur légitime», une délégation de diplomates britanniques est arrivée à  Benghazi pour «entrer en contact avec des personnalités, dont  le CNT». En même temps, le «groupe de contact», sérieusement concurrencé par le nouveau plan de sortie de crise, tient conclave à  Doha, la semaine prochaine, pour garder pied dans la nouvelle Libye en gestation. La négociation de l'après-Kadhafi est ouverte.


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