Algérie

Libye : intenses tractations diplomatiques à Alger



La crise libyenne continue d'être au centre des tractations diplomatiques à Alger, où le président de la République a reçu, en l'espace de quatre jours, de hauts responsables de quatre pays, sans compter les nombreux échanges téléphoniques qui ont été enregistrés avec d'autres capitales européennes autour de l'épineux dossier libyen.Ainsi, et après avoir reçu lundi le président du Conseil présidentiel libyen (GNA), Fayez al-Serraj, et mardi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, M. Tebboune a reçu les ministres égyptien et italien des Affaires étrangères, respectivement Sameh Chokri et Luigi Di Maio, a rapporté jeudi soir l'APS, citant les communiqués de la présidence de la République. "Source d'une profonde inquiétude pour les deux pays (Egypte et Algérie, ndlr), cette situation qui ne cesse de s'aggraver (en Libye, ndlr), en raison de l'escalade militaire constatée sur le terrain et du blocage du processus politique, requiert la conjugaison de tous les efforts pour faire face, dans l'immédiat, à l'effusion de sang, en vue de réunir les conditions adéquates à la poursuite du processus de négociations et l'aboutissement à une solution politique globale qui préserve la Libye, peuple et territoire, et renforce la stabilité dans la région", selon le communiqué, rappelant que "l'Algérie refuse que le sang de nos frères libyens soit le tribut à payer pour la préservation des intérêts étrangers dans ce pays". Selon un autre communiqué, qui a sanctionné la rencontre entre M. Tebboune et le chef de la diplomatie italienne, "une convergence des vues a été relevée sur la nécessité d'intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat, préludant à la reprise du dialogue entre les parties libyennes belligérantes à même de trouver une solution politique qui garantit l'unité du peuple libyen et l'intégrité territoriale de la Libye et préserve la souveraineté nationale, loin de toute pression et ingérence étrangère", a rapporté l'APS, ajoutant qu'"il a été convenu de renforcer la coordination et la concertation à la lumière de la Conférence internationale sur la Libye prévue prochainement". Luigi Di Maio, qui s'est aussi entretenu avec son homologue algérien Sabri Boukadoum, a déclaré, pour sa part, que "tout le monde est d'accord pour un cessez-le-feu en Libye". Mais Khalifa Haftar, en guerre contre le GNA depuis le 4 avril dernier, a déjà rejeté jeudi soir toute idée d'un cessez-le-feu, comme cela a été proposé par la Russie et la Turquie, lors d'une rencontre, mercredi à Ankara, entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Haftar estime, selon son entourage, que les conditions d'un cessez-le-feu ne son pas réunies, faisant référence à l'implication directe de la Turquie dans le conflit, en signant un accord avec le GNA pour le déploiement de ses troupes en Libye. Pour rappel, lundi, en recevant le chef du GNA, Fayez al-Serraj, le président Abdelmadjid Tebboune a eu à réitérer "l'attachement de l'Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère". L'Algérie a reçu également, lundi et mardi, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, avec lequel M. Tebboune a discuté, entre autres, des "moyens à mettre en ?uvre pour éviter (...) une aggravation de la situation" en Libye. De son côté, le président tunisien, Kaïs Saïed a mis en garde contre les risques d'escalade en "particulier à la lumière d'ingérence étrangère", relevant l'importance de coordonner les actions sur le plan régional pour aplanir les obstacles au règlement de la crise.

Lyès Menacer


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