Algérie

Libye : Alger, Tunis et Le Caire en conclave à Tripoli



Le représentant du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, poursuit ses consultations des différents responsables politiques libyens au moment où des informations font état de l'incapacité du maréchal Haftar à revenir sur la scène, étant donné la détérioration de son état de santé.En effet, M. Salamé s'est entretenu avec les représentants de la région de l'Ouest, a eu des promesses de concessions de la part des Misratis, opposants historiques à Kaddafi, s'est réuni avec ceux des maires du pays, alors qu'à Tripoli, les ministres poursuivent les rencontres avec les ambassadeurs accrédités en Libye dans la perspective d'avoir le soutien et l'appui de leurs pays à la solution préconisée dans le plan onusien. Aussi a-t-il eu le feu vert et le soutien de l'Union africaine, dont le haut comité pour la Libye ainsi que les pays voisins de la Libye qui ont réitéré leur soutien pour la mise en ?uvre de l'accord pour la réconciliation signé par tous les acteurs et groupes et amendé à Tunis, comme priorité pour amorcer le processus politique de la reconstruction des institutions du pays. Un processus laborieux mais qui ne dissuade pas Salamé qui reste accroché à son optimisme quand bien même le calendrier politique demeurerait précaire. Ce qui explique son activisme à Tripoli. En effet, dans les conditions actuelles, et en attendant le successeur de Haftar à la tête de l'ANL, et éventuellement une révision des positions des tenants du pouvoir à Tripoli, précisément les milices islamistes inféodées à Abdelhakim Belhadj qui contrôlent la capitale, il sera difficile pour l'envoyé de l'ONU de maintenir le calendrier électoral initial. Mais cela ne dépend pas uniquement de la seule volonté des acteurs libyens, mais aussi et surtout de leurs parrains étrangers qui continuent d'exercer des pressions et de leur imposer leurs agendas. Ainsi après les Emirats et l'Arabie saoudite qui soutiennent Benghazi et donc Haftar, le Qatar et la Turquie qui soutiennent Belhadj et ses milices à Tripoli, la France, restée en marge, commence à se repositionner dans cet échiquier. Par ailleurs, le Parlement marocain a adressé une invitation au président du Conseil suprême de l'Etat, Khalid al-Mishri, et au président du parlement libyen, Saleh Aguila, selon l'agence de presse libyenne qui reprend l'agence italienne AKI, dans le but de les rapprocher davantage. Les deux responsables ont accepté l'invitation et devraient être reçus la semaine prochaine par le président du parlement du royaume. Les deux hommes ont en effet rompu le dialogue entre eux, contribuant eux aussi au blocage et à la rupture entre leurs deux institutions. D'ailleurs, c'est dans cette perspective que le président du conseil, al-Mishri, a lancé récemment un appel à Aguila Saleh pour une rencontre à Tripoli ou dans une ville ou un pays de son choix. Le Maroc a sauté sur l'occasion pour renouveler son coup de Skhirat lorsqu'il a réuni les parlementaires libyens au moment où leurs leaders politiques se concertaient à Alger.
Par ailleurs, suivant l'une des recommandations du comité de haut niveau de l'UA qui s'est réuni la semaine dernière à Addis-Abeba, la réunion des pays voisins de la Libye aura lieu à Tripoli. Probablement la semaine prochaine, selon des sources libyennes. Un pas symbolique mais fort. Car il met en perspective la seconde étape qui est l'ouverture d'un dialogue inclusif dans le pays pour dégager un consensus politique d'où découlera la programmation des élections. D'où l'optimisme de Salamé.
Djilali B.


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