Algérie


Libye
Les négociations inter-libyennes doivent prochainement redémarrer, sous l'égide de l'ONU. Mais le scepticisme reste de mise. Les divisions entre chaque camp en présence risquent bien d'imposer leur dictat en compliquant toute possibilité de compromis. Les deux Parlements rivaux, l'un basé dans la capitale Tripoli, contrôlée par la coalition de milices Fajr Libya, l'autre considéré comme reconnu par la communauté internationale et exilé à Baïdha, dans l'Est, se regardent toujours en chiens de faïence. Et les échanges entre ces deux entités politiques se font à coups de canons. Parvenir à un arrêt des violences et à la mise en place d'un gouvernement d'union dans un pays, aujourd'hui sous le joug des milices, semble de plus en plus compliqué malgré les efforts des pays voisins notamment. Les divisions au sein de chaque camp, l'échec des forces politiques à contenir les puissantes milices armées, les ingérences extérieures et la montée en force des groupes djihadistes comme Daech rendent toute chance de trouver une solution politique aléatoire. En effet la Libye d'aujourd'hui concentre tous les ingrédients pour une perpétuation de l'instabilité. Des spécialistes de la question ont exprimé leur scepticisme à l'agence de presse française. Pour Frederic Wehrey, de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, il y a, au sein des deux camps, «des pragmatiques et des modérés qui veulent la fin des affrontements et voient dans les djihadistes (...) un grand danger qu'il faut combattre via un gouvernement d'unité». Quant à Issandr al-Amrani, de l'International crisis group, il souligne que «les deux gouvernements sont très divisés» et que chaque camp de négociateurs «a aussi ses propres lignes de fracture». Pour Amrani, «plus le conflit prend une dimension régionale et plus il se prolonge comme cela a été le cas au Liban». Le succès du dialogue dépend de «la capacité des organisateurs à séparer le bon grain de l'ivraie». Comme en Syrie et en Irak, Daech a tiré profit en Libye de l'instabilité pour s'installer et imposer sa loi. Le groupe extrémiste a profité des combats entre différentes milices pour s'implanter à Derna et à Syrte, deux villes sur la côte méditerranéenne. Pour le professeur de sciences politiques Ali Zlitni, la Libye est bel est bien «installée dans une guerre civile». Selon lui, des pays de la région jouent, en outre, leur carte en soutenant militairement un camp contre l'autre. «C'est le cas d'un côté de l'Egypte et des Emirats arabes unis, qui soutiennent le général, Khalifa Haftar, le nouveau chef de l'armée, et de l'autre côté la Turquie et le Qatar soupçonnés d'aider Fajr Libya». Aujourd'hui dans un contexte libyenparticulièrement explosif, les ingérences extérieures ne peuvent que nourrir la déstabilisation avec son risque de débordement, sur des pays tiers. Les paysoccidentaux, dont ceux qui ont participé à l'intervention qui a plongé la Libye dans le chaos, s'inquiètent aujourd'hui de la présence des groupes extrémistes en Libye. Ce pays reste toujours une source d'immigration clandestine vers les côtes européennes.M. B./Agences




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