Algérie


Libye
Au total, neuf personnes au moins ont péri dans cette sanglante attaque qui a visé l'hôtel Corinthia, dont cinq étrangers, ont indiqué des sources sécuritaires de la milice islamiste Fajr Libya (Aube de la Libye). Cette milice contrôle la capitale libyenne depuis septembre 2014 et a installé un gouvernement parallèle, sous la direction de l'ancien président du Congrès général national, Omar al-Hassi. Celui-ci se trouvait à l'intérieur du Corinthia au moment de l'attaque, mais il est sain et sauf, selon des sources de Fajr Libya. Parmi les victimes étrangères figurent deux femmes. Une sixième personne, prise en otage par les assaillants, est décédée lorsque ces hommes armés ont fait détoner leurs ceintures explosives au niveau du 24e étage de l'hôtel. Cet étage était habituellement réservé à la mission diplomatique du Qatar, dont le pays est souvent cité comme un des bailleurs de fonds des islamistes dans le monde arabe. Selon les mêmes sources, trois agents de sécurité ont été tués au début de l'attaque et un autre est mort dans l'explosion d'une voiture piégée, garée à proximité de cet établissement hôtelier qui accueille de nombreuses délégations diplomatiques étrangères et de hauts responsables politiques libyens. Des employés de l'hôtel, au nombre de cinq, tous de nationalité philippine, ont été blessés par les tirs de ces terroristes. Selon des sources médiatiques libyennes, une autre voiture piégée a explosé dans le parking de l'hôtel, faisant plusieurs blessés, au moment de l'assaut des forces de sécurité. L'attaque d'hier intervient le jour où les discussions ont repris à Genève, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies. Le dialogue inter-libyen avait été lancé à la mi-janvier pour tenter de trouver un terrain d'entente entre les acteurs politiques et armés libyens, engagés depuis la chute du régime de l'ancien guide Mouammar Kadhafi, en septembre 2011, dans une meurtrière guerre civile. Une guerre civile qui a plongé la Libye dans le chaos et l'ensemble de la région sahélo-saharienne dans un dangereux climat d'instabilité politique et sécuritaire. Des extrémistes islamistes ont profité de ce vide politique et sécuritaire pour s'organiser, s'armer et créer des camps d'entraînement pour les djihadistes, nombreux à partir en Irak et en Syrie pour combattre dans les rangs de l'Etat islamique, avant de revenir et créer la branche locale de ce mouvement terroriste. Ce sont les même groupuscules et islamistes radicaux qui ont autoproclamé la création d'un califat en Libye, ayant pour capitale la ville portuaire de Darna, dans l'est frontalier avec l'Egypte. Et c'est dans cette partie de la Libye que des camps d'entraînement ont été localisés par les satellites américains. Le journal libyen Bawat al-Wassat avait affirmé que le mouvement terroriste Daech, ou Etat islamique, s'est appuyé sur des groupes islamistes locaux pour s'implanter en Libye, dans la perspective de s'installer progressivement dans toute la région de l'Afrique du Nord et d'étendre son influence vers les pays du Sahel. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian, avait récemment déclaré que la Libye est devenue un «hub terroriste» en Afrique du Nord. L'Etat islamique, qui multiplie ses attaques en Libye, semble décidé à établir son quartier général dans ce pays. L'Algérie, la Tunisie et l'Egypte ont pris certaines précautions, en renforçant la surveillance au niveau de leurs frontières avec la Libye, mais la bataille ne fait que commencer.L. M.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)