Algérie


LIBYE
Jamais la Libye post-Kadhafi n'a été aussi proche du chaos que durant ces 24 dernières heures. Après le «flop» d'une réunion maghrébine sur la crise libyenne que devait abriter dimanche dernier la Tunisie, la situation s'est dangereusement compliquée dans le pays où deux gouvernements se disputent depuis une semaine les rênes du pouvoir, à moins de 20 jours d'élections législatives anticipées.Les derniers développements de la situation à Tripoli et Benghazi font peur: autant l'attaque à la roquette de l'immeuble abritant le siège du gouvernement que celle à la voiture piégée qui a visé une villa servant de QG au général Khalifa Haftar, qui mène une lutte sans merci contre les groupes islamistes dans la ville d'où est partie la révolution libyenne. Mardi et mercredi ont en effet marqué un dangereux dérapage de cette crise politique et sécuritaire en Libye que ni les Occidentaux qui avaient soutenu les ‘'Thowars'' contre le régime de Kadhafi ni les pays maghrébins n'ont pu jusqu'à présent contrôler. Devenue un foyer de tensions politiques sur fond de luttes tribales pour le pouvoir, la Libye est en train d'imploser petit à petit, avec en face l'émergence de plus en plus inquiétante de groupes armés de toutes obédiences, autant islamistes, terroristes proches d'Aqmi que des groupuscules incontrôlés.L'armée régulière a presque disparu, le pouvoir central n'a plus de légitimité politique et la Libye n'en finit pas de mourir. Car les événements de ces dernières 24 heures montrent toute l'absurdité de l'état dans lequel baigne actuellement ce pays où les groupes terroristes sont en train de gagner dangereusement du terrain face à une faible résistance des derniers restes d'une armée démembrée sans grandes ressources en armes et en moyens. L'incertitude sécuritaire en Libye inquiète au plus haut point, à commencer par l'Algérie qui a renforcé son dispositif sécuritaire sur le tracé frontalier, alors que sur le plan politique une désastreuse impasse règne pour trouver les ressorts nécessaires afin de lancer un hypothétique processus de discussions inter-libyennes.Les Occidentaux, la France et les Etats-Unis en tête, avaient jeté l'éponge alors qu'ils avaient proposé une réunion spéciale sur la Libye avec les pays voisins, c'est-à-dire ceux de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Les inquiétudes sur ce qui se passe actuellement en Libye, les incertitudes politiques sur fond de débordements militaires dangereux sont devenues une réelle source de menaces pour les pays voisins et l'ensemble de la communauté internationale. Comme la crise libyenne peut également et très facilement gangrener et déstabiliser les pays voisins, comme l'Egypte, et alimenter les foyers de tensions au Mali et au Sahel. Comme quoi le Printemps arabe n'a fait que renforcer le pouvoir des groupes terroristes et d'Aqmi, qui ont profité de la chute de pouvoirs dictatoriaux, provoquer une préoccupante déstabilisation dans la région Mena et hypothéquer l'avenir de nombre de pays de cette région. Pour tous, ce qui se passe en Libye fait peur.




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