Le Conseil national de transition (CNT) libyen a annoncé mercredi une
récompense de près de 1,7 million de dollars (2 millions de dinars libyens) pour
la tête de Mouammar Kadhafi, mort ou vif.
Les rebelles ont même promis que tout membre (de son entourage) qui tuera
ou capturera Kadhafi se verra accorder une amnistie ou une grâce pour les
crimes qu'il a commis'', a déclaré Moustafa Abdeldjeïl,
président du CNT, lors d'une conférence de presse. Six mois après le début de
l'insurrection, le régime libyen et le clan Kadhafi sont pratiquement tombés. Hier,
les combats faisaient toujours rage dans plusieurs quartiers de Tripoli, autant
aux armes légères que lourdes pour la prise complète de la ville, alors que
l'aviation de l'OTAN avait effectué deux raids au petit matin. En Libye, les
événements s'accélèrent après la chute mardi en début de soirée du fief de
Mouammar Kadhafi, à Bab Al Azizia,
aussitôt envahi par les combattants de la rébellion. Mais, Kadhafi n'y était
pas et avait dans un message sonore affirmé qu'il se trouve toujours à Tripoli
et qu'il s'était promené ‘'incognito''. Selon un représentant de la rébellion, Mouammar
Kadhafi se trouvait encore hier mercredi dans la capitale libyenne et des
affrontements ont lieu dans un quartier du sud où il pourrait avoir trouvé
refuge. ‘'Nous pensons que Kadhafi est encore quelque part à Tripoli. Il est
probablement dans le quartier d'Al Hadhba al Khadra. Il y a des combats à Al Hadhba
al Khadra'', a-t-il expliqué. De leur côté, les
forces encore fidèles au régime libyen bombardent plusieurs secteurs du centre
de Tripoli, dont l'ex-quartier général du ‘'guide la Révolution'', pris la
veille par la rébellion. ‘'Il y a eu des bombardements sur Bab
al Azizia, dans le secteur d'Al Mansoura
et dans une autre zone proche de l'hôtel Rixos. La
plupart de ces bombardements sont le fait de cellules du régime postées dans le
secteur d'Abou Salim'', a déclaré un membre de la rébellion. A Tripoli, la
traque de Kadhafi et de ses fils a commencé. Mais, ‘'Bab
el-Azizia n'était plus qu'un tas de décombres (...) et
nous nous en sommes retirés pour des raisons tactiques», a déclaré le «Guide»
libyen dans un message sonore diffusé par la chaîne de télévision al-Orouba. Son porte-parole, Moussa Ibrahim, a même lancé
un appel aux volontaires pour rejoindre les rangs des partisans de Kadhafi, assurant
que 6.500 s'étaient déjà présentés ces dernières heures et que le régime allait
«transformer la Libye
en un brasier» si les bombardements se poursuivaient.
A l'intérieur de Bab al-Azizia,
immense complexe dont la plupart des bâtiments ont été touchés par les frappes
de l'Otan, des centaines de rebelles ont crié victoire en déchirant allègrement
les portraits du colonel Kadhafi et en s'emparant d'un stock d'armes. La situation reste encore confuse dans une ville où les habitants, malgré
les combats très violents, sont sortis dans la nuit de mardi célébrer la
chute de Kadhafi.
Hier, le résident du CNT a promis une récompense de près de 1,7 million
de dollars (2 millions de dinars libyens) pour la tête de Mouammar Kadhafi, mort
ou vif. Cette somme est proposée par des hommes d'affaires libyens et le
Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, a
indiqué soutenir cette initiative. «Les membres du cercle rapproché (de
Mouammar Kadhafi) qui le tueront ou le captureront auront l'amnistie garantie
par le peuple», a indiqué le président du CNT, Moustapha
Abdeljalil, lors d'une conférence de presse à
Benghazi (est). Le régime de Mouammar Kadhafi ne sera pas fini tant qu'il ne
sera pas capturé vivant ou mort», a-t-il dit, en soulignant que «son
comportement nous fait redouter une catastrophe», sans plus de précision. Il a
précisé que des soldats loyalistes continuaient à tirer dans le complexe de Bab al-Azizia à Tripoli, d'où
Mouammar Kadhafi dirigeait la
Libye. «Les loyalistes continueront à tirer tant que Kadhafi
ne sera pas capturé», a souligné M. Abdelajalil. Il a
précisé que l'hôtel Rixos, où sont logés les
journalistes étrangers à Tripoli, étaient également toujours aux mains de kadhafistes.
Activisme français
Sur le front diplomatique, les choses également s'accélèrent pour
confirmer le départ définitif du pouvoir de Kadhafi, et la fin de 42 ans de
règne souvent brutale. Hier mercredi, la France et plusieurs de ses alliés aux Nations
unies travaillaient à une nouvelle résolution sur la Libye pour permettre la
levée de sanctions prises contre le régime de Mouammar Kaddhafi
et le dégel d'avoir libyens, selon une source diplomatique française. La
rédaction de ce texte est au stade préliminaire et devrait se poursuivre lors
de discussions prévues dans les prochains jours au Qatar, en Turquie et à New
York, a précisé cette source. ‘'Il est difficile d'être précis sur les détails
de la résolution'', a déclaré la source, ajoutant que le texte porterait sur
les sanctions et le dégel des avoirs libyens. Le Président français Nicolas
Sarkozy a de son côté reçu à l'Elysée Mahmoud Jibril,
Premier ministre du Conseil national de transition, avec au menu la préparation
de l'après-Kadhafi et l'avenir des compagnies
pétrolières françaises en Libye. Un détail qui n'a pas échappé à la Fédération de Russie, dont
le Président Dmitri Medvedev a appelé le colonel Mouammar Kadhafi et les
rebelles libyens à mettre fin aux violences et à entamer des négociations. ‘'Nous
souhaitons que les Libyens parviennent à trouver un accord entre eux», a
déclaré le président russe. «Nous souhaitons un arrêt des combats dès que
possible et qu'ils s'assoient à la table des négociations et parviennent à un
accord sur l'avenir de la Libye»,
a-t-il ajouté. Le président russe a également précisé que Moscou reconnaîtra
les rebelles comme gouvernement officiel de la Libye s'ils parviennent à unifier le pays.
La transition a commencé
Autre réaction à l'étranger, celle du Président nicaraguayen Daniel
Ortega qui a offert l'asile au colonel Kadhafi. ‘'Je ne sais pas comment
Mouammar Kadhafi pourrait venir ici parce que nous n'avons pas d'ambassade en
Libye, mais si quelqu'un nous demande l'asile, on y répondra favorablement'', a
déclaré le président Ortega, qui a salué la ‘'grande bataille'' menée par
Kadhafi pour défendre l'unité de son pays. «La transition commence
immédiatement» pour construire une «Libye nouvelle», a annoncé le numéro deux
de la rébellion, Mahmoud Jibril. «Nous construisons
désormais une Libye nouvelle, avec tous les Libyens comme des frères pour une
nation unie, civile et démocratique». Le Conseil national de transition (CNT), organe
politique des rebelles, va progressivement déménager à Tripoli à partir de
jeudi, a annoncé son président Moustapha Abdeljalil. Mais la bataille a coûté cher: selon M. Abdeljalil, les combats ont fait plus de 400 morts et 2.000
blessés depuis trois jours à Tripoli. Près de 600 soldats partisans de Kadhafi
ont été capturés, mais le mystère restait entier quant à la situation du
«Guide» libyen. Interrogé par la chaîne France 24 sur le lieu où il pourrait se
trouver, M. Abdeljalil a répondu: «Dieu seul le sait (...).
J'imagine qu'il a quitté Tripoli». Mais il a insisté: «La bataille n'est pas
finie, elle s'achèvera avec l'arrestation de Kadhafi (...). Et j'espère que
Kadhafi va être capturé vivant, afin qu'il puisse être jugé et que le monde
puisse connaître ses crimes». Il a enfin annoncé que, selon la feuille de route
du CNT, des élections législatives et présidentielles sont prévues dans huit
mois.
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Posté Le : 25/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com