Publié le 06.12.2023 dans le Quotidien l’Expression
La librairie sise à Sidi Yahia, L'Arbre à dire vous convie samedi, à 15h, à une rencontre littéraire entre Salah Badis et Mustapha Benfodil qui viendront pour échanger autour de leur derniers livres respectifs, mais aussi sur la ville d'Alger qui est au coeur de leur travail d'écriture, de la manière dont ils arpentent la ville et qu'ils la restituent en mots. Ils liront aussi des extraits de leurs textes. Un échange qui promet d'être passionnant! Rappelons qu'en neuf nouvelles, l'écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d'une ville - Alger et ses environs - et d'une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d'aimer au quotidien dans une société sclérosée. Un couple qui rêve d'ouvrir une laverie automatique à Alger; un musicien amateur et mythomane dont le père meurt soudainement en Turquie; un étudiant qui s'interroge sur «le bonheur potentiel de ses journées «; un éditeur pris entre le manuscrit d'un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain; Madame qui tient un salon de coiffure; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505; une jeune femme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre; une femme qui rêve obstinément d'un appartement; un preneur de son ballotté entre ses désirs. Ils et elles s'appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma... Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, salariés, ils cherchent à faire la fête, à s'aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques qui ont marqué l'Algérie des années 1980 jusqu'à la fin des années 2010: la sanglante décennie 1990, le règne déclinant du président Bouteflika, les prémices du mouvement de révolte citoyen de 2019. Dans le décor décati et sublime de la ville d'Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflits de générations, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Avec sa prose poétique et son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent d'échapper aux chimères. Le narrateur de «Terminus Babel», le roman de Mustapha Benfodil est quant à lui... un livre. Abîmé par une lectrice maladroite, K'tab («livre» en arabe) se retrouve mis au rebut, dans l'antichambre du pilon, avec ses compagnons d'infortune: le distingué Crapu (Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant), l'austère TRraidez (Traité du désespoir, Sören Kierkegaard), mais aussi CHEQMENUP (Chemins qui ne mènent nulle part, Heidegger), TOTAB (Totem et Tabou, Freud), APROULECHE (À prendre ou à lécher, San-Antonio)... Un projet artistique développant une bibliothèque de Babel va tous les éloigner pour un temps des atroces perspectives du pilon et nous permettre d'entendre l'histoire de K'tab. L'ouvrage va débattre avec ses frères voués comme lui au pilon, se remémorer ses lecteurs ainsi que «L'Écrivain», dont il connaît intimement les rêves les plus secrets.
J'aurais aimé savoir, si l'auteur est aussi le traducteur, et surtout dans quel Arabe, il a effectué la traduction. Arabe Standard, ou Arabe algérien (Derdja)
Merci
ZZ Matougui
MATOUGUI ZAHIA - Retraité Maître de conférence universitaire - Constantine, Algérie
08/12/2023 - 559717
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Posté Le : 07/12/2023
Posté par : rachids