Algérie

Librairie des Beaux-Arts : Se réapproprier sa langue



La Librairie des beaux-arts, située rue Didouche Mourad, ne se départira pas de ses habitudes qui commencent, tout compte fait, à s’ancrer au fil du temps en accueillant, jeudi dernier, le linguiste et professeur à l’université d’Oran, Abdou Zlimam.

Celui-ci a présenté ses deux livres parus aux éditions de Dar El Gharb, à savoir Langues maternelles et citoyenneté en Algérie et L’exception linguistique en didactique. Les discutions à bâtons rompus engagées avec les présents avaient tourné pour l’essentiel autour de la langue maternelle et de son acquisition par l’individu. Sujet ayant occupé la scène médiatique et académique depuis le lendemain de l’indépendance, la langue arabe et son appropriation par le citoyen algérien cristallise tous les mécontentements de large pans des minorités connues. L’Algérie en est l’exemple patent. Prenant le contre-pied du puritanisme de certains arabisants patentés, le maghrebi est, selon le linguiste oranais, la langue de l’Algérien basique qui se trouve de ce fait ballotté par ceux qui veulent qu’il parle un arabe qui n’a plus court sauf chez une certaine élite rétrograde. Boussad, tenant de la libraire, fera lecture d’un passage de l’entretien qu’a accordé Mouloud Mammeri à Tahar Djaout. L’écrivain fera remarquer que les autochtones feront écrire leurs œuvres dans la langue des dominateurs, romains pour l’essentiel. Le phénomène est persistant à nos jours. La langue arabe, sacrée de surcroît, n’est pas une langue native comme l’est le français par exemple. Ce qui n’oblige pas pour autant à l’utiliser à l’exclusion de tout autre patois, mot que n’aime pas le conférencier.


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