Algérie

Libertés publiques au Maghreb



La presse en danger La mobilisation pour la préservation d?une presse libre en Algérie est une tâche urgente, il y va des libertés démocratiques de toute une société. » « Nous pouvons et nous devons nous mobiliser pour la libération de Mohamed Benchicou et des autres journalistes emprisonnés. » Comment intervenir ? Que faire ? Quelle solidarité ? Autant de questions posées à la faveur d?une rencontre-débat au Sénat vendredi soir sur les libertés publiques en général, d?expression en particulier au Maghreb. L?initiative en revient à la sénatrice Vert Halima Boumédiène et au collectif pour la défense de la liberté d?expression et de la presse en Algérie, avec la participation de Reporters sans frontières. RSF a été interpellée pour un soutien plus conséquent. A Mme Benchicou qui lui lançait cet appel, Robert Ménard a répondu : « Venez me voir la semaine prochaine, nous aurons à faire. » Les intervenants ont appelé à la dépénalisation des délits de presse conformément aux recommandations des Nations unies, au respect des conventions internationales signées par l?Algérie. Les accords d?association qui contiennent un volet sur les droits humains doivent être appliqués dans leur intégralité, suggère la sénatrice Halima Boumédiène. « Le dernier mot revient aux parlements nationaux qui doivent les ratifier. » Mobilisation « En arrivant au Sénat, j?ai repris ce combat engagé au Parlement européen, je demande au gouvernement et au Parlement français avant toute ratification des explications. » Elle indique qu?il y a quinze jours, une résolution a été prise pour la Tunisie. « Je ferai la même demande pour l?Algérie. » Mme Benchicou a souligné que la mobilisation pour la libération des journalistes emprisonnés continue, qu?elle ne s?essouffle pas. « Les autorités algériennes ont échoué à faire de Benchicou un détenu de droit commun. » Un avocat venu d?Alger, le dernier à avoir vu Mohamed Benchicou, rapporte que celui-ci est très fatigué. « Son état s?aggrave de plus en plus. » « M. Benchicou est un détenu d?opinion et non de droit commun... » « Sa détention est politique, pour qu?il soit libéré il faut qu?il y ait une décision politique », a souligné Me Salah Hanoun. Claude Vinci, auteur, écrivain, est intervenu au nom du collectif pour les libertés en Algérie. Ce collectif, qui « revendique la libération des journalistes emprisonnés et la fin du harcèlement judiciaire auquel sont soumis les journalistes particulièrement depuis 2001 », a été constitué le 14 juin 2004, au lendemain de la condamnation de Mohamed Benchicou. « Le lien qui nous unit, au-delà des générations, est une Algérie de liberté et de justice », a souligné Claude Vinci. Il a rappelé que Mohamed Benchicou a été extrait de sa cellule 24 fois pour répondre devant le tribunal de Sidi M?hamed sur 22 affaires, « ce qui est la réalité quotidienne d?autres journaux indépendants. Le 22 février, Le Soir d?Algérie risque d?être frappé d?interdiction ». « Nos politiques ne sont pas courageux sur le Maghreb, c?est une constante », observe le secrétaire général de Reporters sans frontières. « Cela fait des années qu?on se bat pour la liberté de la presse en Algérie. On a un mal fou à convaincre une classe politique française terrorisée à l?idée qu?on lui dise de quoi elle se mêle. » Et de rappeler qu?en Algérie, « il y avait une presse tellement remuante que c?en était une gifle pour les deux pays voisins. Au Maroc, il y a des lignes rouges qui sont impossibles à franchir. Parler du roi, de la vie du roi, du Sahara-Occidental est impossible, ou alors on finit en prison. » « La presse algérienne continue à être une presse de contestation au pouvoir, mais elle finira par l?être moins si la répression continue comme cela. » « Le pouvoir algérien a tous les instruments du droit pour faire taire la presse, il bénéficie d?un contexte international, en France des autorités qui ne bougeront pas, une opinion publique internationale qui a le regard braqué ailleurs. »


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