L'intensité du sentiment de libération ressenti par les Algériens est à rapporter à la croyance que la fin du colonialisme constitue la fin de l'étouffement des libertés individuelles et la possibilité d'une vie digne et épanouissante. Dès les premières heures de l'Indépendance et dès les premières semaines après le cessez-le-feu du 19 Mars 1962 pour certains, les sorties nocturnes et le libre déplacement à travers le territoire régional ou national constituèrent les premiers signes de la liberté retrouvée. Mais rapidement les limites politiques s'imposèrent. Il est incontestable que les différents pouvoirs ont réussi à s'attirer les soutiens des couches populaires dont les jeunes dans les villes et les campagnes. L'Etat autoritaire n'est jamais une dictature pure. Il réussit par les mesures sociales, l'appareil de propagande et la main mise sur les organisations syndicales à se constituer une base sociale d'appui. Nous savons par les expériences nationale et internationale que socialisme et autoritarisme font bon ménage. Le socialisme et toutes les formes de direction centralisée de l'économie se fondent sur la contrainte et la coercition et génèrent le déni des droits et libertés individuels. L'association socialisme-Parti unique illustre bien cette filiation. Et les Algériens peuvent en témoigner. Aucun Etat démocratique ne néglige vraiment la politique sociale car les hommes politiques sont constamment à la recherche de l'audience électorale. Mais c'est dans la capacité à concilier les intérêts sociaux immédiats avec la politique économique à long terme que la lutte contre la pauvreté trouvera son aboutissement réel. La démocratie, donc la règle majoritaire constitue la meilleure voie pour la désignation des représentants. Mais les institutions et les élus doivent être tenus dans des limites qui leur interdisent de porter atteinte aux libertés individuelles définies universellement par notamment « le pacte international relatif aux droits civils et politiques » adopté par l'Assemblée générales des Nations Unies le 16 Décembre 1966 et ratifié par l'Algérie le 12 Septembre 1989. Ce sont ces garanties constitutionnelles qui doivent composer le socle de l'Etat de droit avec l'impossibilité de les modifier ou de les limiter.
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Posté Le : 07/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ismain
Source : www.reflexiondz.net