FORUM CITOYEN D?ORAN Vers la création d?un front national de solidarité
Une proposition consistant à ?uvrer pour la mise sur pied d?un front national de solidarité a trouvé un écho favorable au sein du forum citoyen pour la défense des libertés organisé mercredi en fin d?après-midi à Oran. Cette idée a été lancée à la salle El Feth par le représentant de la Coordination des lycées d?Alger (CLA), M. Osmane Redouane, qui a répondu à l?invitation du comité chargé d?organiser cette rencontre à laquelle ont pris part des personnalités d?Oran. Ainsi, dans son allocution d?ouverture, M. Arrab, connu pour son long parcours militant, a d?abord relevé la morosité qui a caractérisé les festivités du 5 Juillet. « 42 ans après l?indépendance, chèrement acquise grâce à tous les sacrifices consentis, le peuple algérien se bat encore pour sa citoyenneté », devait-il déclarer en constatant la dégradation des libertés démocratiques nées de la brèche ouverte après octobre 1988. En sa qualité d?un des représentants du forum, il a considéré que « cette initiative a une mission de veille pour réagir à chaque fois qu?il y a atteinte aux libertés citoyennes et un rôle pédagogique en animant des espaces de débat. » Pour répondre à l?urgence, « il s?agit, selon lui, de manifester sa solidarité avec les victimes des dérives totalitaires du pouvoir qui tente de tétaniser la société ». Des dérives résumées par les cas « emblématiques » de Ghoul et Benchicou, mais aussi des syndicalistes, des jeunes torturés qui veulent s?organiser, etc. Représentant le CIVIC (vigilance citoyenne), M. Bengasmia a relevé ce qu?il a appelé la culture de l?émeute et de la rébellion, qui se sont instaurées en réaction à la répression. Il considère que les citoyens sont de plus en plus livrés à eux-mêmes face à un régime autoritaire, ne voyant aucune institution capable de garantir leur avenir. Aussi, tout en prônant des réactions pacifiques, il s?est interrogé sur le devenir des libertés. « La résistance dérange » Pour le porte-parole du CLA qui a succédé au représentant du CIVIC, la liberté est un acte fondateur de la nation algérienne. Se référant à l?histoire du pays, il a considéré que la notion de liberté est un acquis inaliénable, non négociable et inscrit dans la Constitution. « Nous refusons de nous positionner en victimes et nous nous opposons à tous les obstacles qui s?érigent contre la liberté justement », explique l?animateur d?un syndicat, qui croit, pour l?avoir exprimé, aux rapports de force plutôt qu?aux agréments administratifs. « La résistance, même passive, dérange », estime-t-il avant de mettre en avant l?idée de l?autonomie absolue que doivent prôner les élites, les syndicats et les partis politiques. En sa qualité de porte-parole du forum, M. Farid Khemist, a été le dernier à intervenir. « La concrétisation de l?instauration de l?Etat de droit après le scrutin du 8 avril, cette promesse faite pourtant devant la communauté internationale par Abdelaziz Bouteflika n?a pas été tenue », relève-t-il pour sa part, en évoquant les cas de tortures pour mieux caricaturer le paradoxe. En plus de l?indépendance de la justice, il a rappelé que la liberté de la presse est aussi l?un des fondements de l?Etat de droit pour s?interroger ensuite sur le cas de 57 correspondants de presse poursuivis en justice. Selon lui, « parce que le ministre de la Justice l?a voulu, M. Benchicou a écopé de 2 ans de prison ; parce que le wali de Djelfa l?a voulu, M. Hafnaoui est en prison ». Il terminera son discours sur une note optimiste en paraphrasant le chanteur oranais Hasni : « Mazal kayane l?espoir (il y a encore de l?espoir). »
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Posté Le : 10/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Benachour Djamel
Source : www.elwatan.com