Algérie

Liberté pour Karèche



La journée mondiale de la liberté de la presse a été une occasion pour les journalistes de réitérer l'appel à la libération de Rabah Karèche qui entame sa troisième semaine de détention provisoire.Ils étaient plusieurs journalistes à prendre part, hier, au sit-in de soutien et de solidarité avec Rabah Karèche, organisé place de la Liberté de presse, à Alger. Initié par le comité de soutien au journaliste Rabah Karèche à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, les présents ont appelé à la libération immédiate du journaliste, sous mandat de dépôt à la prison de Tamanrasset.
Sur place, et malgré la forte présence policière, les manifestants ont rappelé que "Rabah Karèche est détenu pour ses écrits", d'où, ont-ils estimé, "l'urgence de le libérer". "Le journalisme n'est pas un crime", "Libérez la presse", "Libérez Rabah Karèche", "Presse libre, justice indépendante", "Algérie libre et démocratique", tels sont, entre autres, les slogans scandés par les manifestants qui ont choisi de marquer cette date par cette action, afin de dénoncer "les emprisonnements", mais aussi "les pressions" que subissent les journalistes.
Durant plus d'une heure de manifestation pacifique, les journalistes et les citoyens qui se sont joints à l'action ont appelé au respect de la liberté de la presse, l'un des fondements de la démocratie. En l'absence d'officiels pour marquer cette journée du 3 mai, ce sont les professionnels de la presse qui ont pris l'initiative de défendre Rabah Karèche et les autres journalistes poursuivis par la justice. Pour rappel, Rabah Karèche croupit à la prison de Tamanrasset depuis plus de deux semaines. Il est officiellement poursuivi pour ses écrits sur les réseaux sociaux, mais en réalité, le journaliste n'a fait que partager sur les réseaux sociaux ses articles parus sur Liberté.
Des accusations farfelues pour justifier sa détention, surtout après avoir assuré la couverture médiatique d'une manifestation publique des habitants de Tamanrasset qui dénonçaient le nouveau découpage administratif décidé par les autorités à la suite de la création de nouvelles wilayas.
Métier à risque
À Tizi ouzou, ses journalistes, des avocats, des militants politiques et de nombreux anonymes ont également répondu, hier, à l'occasion du 3 mai, à l'appel des journalistes de la wilaya de Tizi Ouzou pour un rassemblement de soutien à notre confrèr Rabah Karèche.
Organisé au monument des journalistes assassinés, situé au centre-ville, les nombreux participants à ce rassemblement ont rappelé, à tour de rôle, la situation peu reluisante que traversent les journalistes en Algérie, les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse et sur l'exercice du métier de journaliste.
Après le dépôt de l'habituelle gerbe de fleurs à la mémoire des journalistes assassinés, le représentant des journalistes locaux, Samir Leslous, a commencé par lire une déclaration à travers laquelle, il a relevé les atteintes aux libertés qui se multiplient. "La justice est systématiquement actionnée à l'encontre des citoyens dont le seul tort est d'avoir manifesté ou émis une opinion sur les réseaux sociaux.
Universitaires et journalistes n'échappent pas à cet acharnement qui consiste à judiciariser la liberté de penser, d'opinion et de la presse", a-t-il déclaré. "Pour ne parler que de la situation actuelle, le cas de notre confrère du journal Liberté, Rabah Karèche, est symptomatique de cet promptitude à criminaliser le métier de journaliste (...)", a-t-il ajouté, avant de révéler que même l'association des journalistes de Tizi Ouzou fait face à un blocage administratif qui ne dit pas son nom.
Intervenant à cette même cérémonie, le militant politique, Hamou Boumedine, a évoqué une détention arbitraire du journaliste Rabah Karèche. "Nous sommes dans une situation où, en exerçant le métier de journaliste, on risque d'être traduit en justice et d'être mis sous mandat de dépôt", a-t-il regretté. Présent à ce rassemblement, Djamel, le frère de Rabah Karèche, a, pour sa part, dénoncé la détention arbitraire de son frère, avant d'appeler à sa libération.

M. M/K. TIGHILT


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