Algérie

Liberté et El Watan à 15 DA dès aujourd'hui Presse



Liberté et El Watan à 15 DA dès aujourd'hui                                    Presse
A partir d'aujourd'hui, les lecteurs doivent payer plus pour l'achat des journaux Liberté et El Watan. Dans un communiqué commun, publié hier, les deux entreprises ont, en effet, annoncé leur décision d'augmenter le prix à 15 DA par exemplaire.
Malgré cette augmentation, ils restent loin des tarifs en vigueur dans la presse sportive qui, en changeant de périodicité, d'hebdomadaires à quotidiens, ont gardé la même tarification (20 DA le numéro).
Deux raisons ont été avancées en guise de justification. «Cette décision, longtemps repoussée, est motivée par la forte hausse du prix du papier journal importé et des autres facteurs de production (encres, plaques')», explique le communiqué.
Les coûts d'impression ont connu, ces dernières années, une forte hausse qui aurait grandement fragilisé les finances des entreprises de presse. «Pour beaucoup d'entre elles, l'équilibre financier est rompu depuis quelques années déjà.
Elles se retrouvent aujourd'hui dans une situation précaire», ajoute-t-on. Il faut savoir qu'un journal de 24 pages coûte 7,20 DA à l'imprimerie. Les diffuseurs et les vendeurs se partagent 2 DA. Sur un journal à 10 DA, l'éditeur récupère 0,80 DA par exemplaire vendu.
Liberté et El Watan, ainsi que d'autres titres, proposent parfois des éditions à 28, voire à 32 pages, «pour répondre de manière conséquente à l'actualité nationale et internationale très chargée».
Ces éditions se vendent à perte. Des pertes récompensées par les apports de la publicité. Est-ce une solution ' Les signataires du communiqué ne le pensent pas. Ainsi, en plus de la forte hausse des coûts de l'impression, les deux titres francophones évoquent un «rétrécissement, sans précédent, du marché publicitaire», qui justifierait cette augmentation des tarifs de vente par numéro. L'activité publicitaire a sensiblement chuté en 2010 par rapport à 2009.
Cela a été confirmé lors de la 5e Journée euro-maghrébine sur la publicité qui s'est tenue à Alger en mai dernier. Le chiffre d'affaires global est passé de 142 millions d'euros à 128 millions.
Les spécialistes du secteur attribuent ce «rétrécissement» du marché aux problèmes que connaît depuis deux ans l'opérateur de la téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTA), un des annonceurs de premier plan dans le pays.
Du fait de son litige avec les autorités, cette entreprise a fortement réduit ses investissements, à commencer dans la publicité faite sur ses services. Comme le secteur est devenu peu concurrentiel, les deux autres opérateurs, à savoir Watania Algérie Télécom (Nedjma) et Algérie Télécom (Mobilis) ont eux aussi réduit leurs investissements.
Les médias, notamment la presse écrite privée, ont donc perdu beaucoup d'argent dans cette affaire d'autant que la téléphonie mobile constituait, en 2009, le premier secteur pourvoyeur en recette publicitaire avec les concessionnaires automobiles.
Des groupes de presse comme El Watan et El Khabar ont annoncé récemment leur volonté de se lancer dans l'audiovisuel, qui est un investissement très lourd. Faut-il appréhender la réaction des lecteurs devant un journal à 15 DA ' La question, déterminante mérite d'être posée.


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